Jusqu’en 2034, l’amphithéatre romain de Nîmes (Gard) est en grand chantier de restauration pour reconstruire ou compléter les 60 travées des arènes les mieux conservées de tout l’ancien empire romain.
Le travail méticuleux des ouvriers spécialisés et des experts qui ont établi les diagnostics représentent un investissement de 54 M€ largement financé par le ministère de la Culture (40 %) la Région Occitanie (20%) et la ville de Nîmes (10 %). « Il ne s’agit pas seulement de soins esthétiques pour embellir l’amphithéâtre. Il s’agit aussi et surtout de préserver l’édifice. Les diagnostics successifs montrent que depuis l’Antiquité, plusieurs facteurs ont exposé l’Amphithéâtre aux effets destructeurs des intempéries. Il y a eu notamment : les destructions volontaires des gradins intermédiaires et le comblement des égouts d’évacuation qui a perturbé le réseau d’évacuation des eaux de pluie tel que les Romains l’avaient initialement conçu » explique Michel Gouta, architecte en chef des Monuments de France qui dirige ce chantier au long cours. « Et l’eau joue un rôle déterminant dans l’éclatement des blocs de pierre », poursuit l’architecte qui préconise des soins permanents de ce type d’édifice à l’image de ce que l’on peut faire pour la dentition humaine. « A Nîmes, les monuments antiques jouent un rôle central. Leur attractivité n’est plus à démontrer avec 350 000 visiteurs par an pour l’amphithéâtre romain. Et face au magnifique musée de la Romanité qui fait l’unanimité, on ne pouvait pas abandonner les arènes. Mais au contraire les magnifier » explique Daniel-Jean Valade, adjoint au maire en charge de la culture. Lui-même confirme le rôle clef que Nîmes souhaite jouer dans le développement touristique sur l’axe méditerranéen de la romanité entre Arles, Le Pont du Gard et la ville de Narbonne. « Le Musée de Romanité ne fait que renforcer encore l’impact des arènes comme cela avait été le cas à partir de 1993 avec la mise en service du Carré d’Art de Sir Norman Foster, en face de la Maison Carrée », poursuit l’élu. Pour mener à bien le chantier, les équipes doivent aussi tenir compte de l’occupation festive ses arènes à partir du mois de mai : Grands jeux romains, feria de Pentecôte et festival de concerts aux arènes en juin et juillet.