Menu
S'identifier

Les Pouilles : un concentré d’Italie

Bus & Car - Tourisme de Groupe | Destinations | publié le : 04.10.2018 | Dernière Mise à jour : 04.10.2018

Ostuni, Puglia

Ostuni, Puglia

Crédit photo Marco Saracco - stock.adobe.com

Auteur

  • Anne-Claire Delorme

Entre Adriatique et mer Ionienne, les Pouilles s’étirent le long du talon de la botte italienne, faisant défiler des vues de cartes postales : cités baroques et cathédrales romanes, oliveraies infinies et fermes fortifiées, criques et ports de poupée…

Si l’on y ajoute Matera, la nouvelle pépite culturelle de la Basilicate voisine, la région a tout pour séduire les groupes qui apprécient aussi de pouvoir picorer dans un riche catalogue d’activités thématiques. A commencer par la cucina, qui comme cette Italie du sud un temps déshéritée, n’a plus rien de povera !

En 2019, Matera sera propulsée au rang de capitale culturelle européenne. Une revanche éclatante pour cette ville de Basilicate qui avait été qualifiée de « honte de l’Italie » dans les années 1950 ! A l’époque, des familles s’y entassaient dans des habitations troglodytiques insalubres. Quelques décennies plus tard, ce dédale de pierre et de tuf classé à l’Unesco est devenu une escale chic et charme pour les férus de culture et une étape quasi obligée d’un circuit dans les Pouilles voisines. Une évolution qui résume bien la métamorphose du sud de l’Italie. En marge des villes d’art traditionnelles, le Mezzogiorno s’impose de plus en plus pour les groupes en circuit ou en séjour en étoiles: en 2017, le nombre de touristes français déjà en forte hausse entre 2010 et 2016 (+163% pour les arrivées et + 107% pour les nuitées) a encore augmenté de près de 3%. La raison ? Toute l’Italie semble se concentrer dans ce talon qui s’étire entre Adriatique et mer Ionienne, bénéficiant ainsi d’un climat très doux, idéal en avant et en arrière-saison. Et entre criques aux eaux turquoise, champs infinis d’oliviers parsemés de villages blancs, produits du terroir et pierre dorée d’un patrimoine architectural unique et éclectique, mêlant influences d’Orient et d’ Occident, les itinéraires permettent de décliner d’infinies variétés de thématiques: œnologie, cours de cuisine, promenades axées sur le baroque, randonnées pédestres, sorties en bateau, et même balades à vélo, la nouvelle star des Pouilles !

La Jérusalem de cinéma

En attendant le développement des vols directs vers Bari, réservés pour l’instant à la haute saison, le point d’accès le plus évident reste l’aéroport de Naples. De là on peut choisir de folâtrer sur la côte amalfitaine ou bien filer tout droit vers Matera. A 3 heures de la 3e ville d’Italie, cette première étape en Basilicate est une entrée en matière pour le moins spectaculaire. D’un côté un plateau dénudé, de l’autre un empilement de rocs creusés d’habitations et d’églises rupestres, d’où s’élèvent terrasses et palais dorés. Immortalisée par Pier Paolo Pasolini qui en avait fait sa Jérusalem de cinéma, celle qui est avec Alep et Jéricho l’une des plus anciennes cités au monde, est d’abord un fabuleux décor. Comme dans la plupart des petites villes d’art, il faut laisser le bus dans la ville nouvelle et parcourir en tuk tuk ou à pied le centre historique. Bonnes chaussures obligatoires! Entre escaliers et pentes raides, les deux quartiers des Sassi (le mot signifie vieilles pierres) formant le cœur de la ville troglodytique se sont bâtis par superposition. Un extraordinaire jeu de pistes dont chaque strate livre un morceau d’histoire : du néolithique au XXe siècle, les grottes ont toujours été habitées, servant tour à tour de refuge aux moines byzantins dès le VIIIe siècle et de fondations quand la noblesse a commencé à édifier des palais à la Renaissance. Dans la Casa Grotta di Vico Solitario, mobilier, objets et commentaire audio restituent l’ambiance de l’une de ces grottes sans aération où logeaient les familles modestes (on y voit une commode dont les tiroirs servaient de lits aux nourrissons!) avant que l’Etat italien, ne se décide à les reloger. Tout autour, les églises rupestres – Santa Lucia Alle Malve, Madonna de Idris, San Giovanni in Monterrone- signent la revanche des moines byzantins sur les iconoclastes avec leurs fresques aux couleurs fanées mais dont l’acuité des regards a traversé les âges. L’une des plus élaborées, Madonna dell Virtue qui forme avec Nicola dei Greci un complexe de 1300 m2 (XI-XIVe siècles) a servi de décor à Mel Gibson pour La Cène dans son film La Passion du Christ (2004). C’est l’un des plus beaux exemples d’ « architecture négative » de la vieille cité de Matera. A comparer avec l’architecture « positive » des édifices baroques ou Renaissance du quartier Il Piano (le plateau), comme le Palazzo Lanfranchi (XVIIe siècle) où se trouve le Museo Nazionale d’Arte Medeviale e Moderna. Le clou de la visite ? Lucania 61, fresque coup de poing de Carlo Levi. Visages jaunes ravagés par la malaria, enfants et parents entassés… Dans son œuvre de plasticien comme dans ses écrits (avec « Le Christ s’est arrêté à Eboli »), l’artiste n’a eu de cesse de condamner les conditions de vie précaires dans cette Italie déshéritée du début du XXe siècle. Aujourd’hui les descendants des habitants des grottes revenus ouvrir boutique hôtels, bars et boutiques branchés dans la nouvelle Matera, attendent de pied ferme les visiteurs qui voudront profiter du riche programme d’expositions et manifestations prévus en 2019 !

De trulli en trulli

De Matera à la vallée d’Itria, il n’y a que 70 kilomètres. Pourtant tout un monde semble séparer les plateaux battus par les vents de Basilicate de cette riante vallée emblématique des Pouilles. Entre terre rouge, vert des oliviers millénaires et pierre grise des trulli, ces drôles de constructions coniques et iconiques, les paysages sont aussi doux que les spécialités régionales à déguster au fil des marchés et des bonnes tables : vins blancs de pays (Locorotondo et Martina Franca), burrata crémeuse ou encore huile d’olive délicieusement fruitée. Avec la concentration de trulli la plus importante, Alberobello aimante les touristes qui se pressent dans le quartier du rio Monti pour contempler la forêt de toits de trulli classée par l’Unesco. Mais le mieux est de gagner l’Aia Piccola pour sa vue tout aussi imprenable depuis le belvédère et ses petits musées. : Museo del Territorio Casa Pezzolla, incontournable pour tout savoir sur le pays du trullo, des techniques de construction de ces bâtisses à l’origine édifiées pour échapper à l’impôt, au contexte socio-économique et naturel de la région ou encore Trullo sovrano, vitrine de la vie rurale d’autrefois. Puis il faut explorer les villages de la vallée, tous blancs, tous perchés sur une éminence et tous différents : Cisternino, aux allures de casbah miniature, Locorontodo et ses maisons pointues ou, un peu plus loin, Ostuni et son Museo Civico où sont exposés d’émouvants squelettes dont celui d’une femme enceinte et de son bébé datant de plus 26 000 ans avant Jésus Christ ! Sans oublier de savourer l’élégance baroque de Martina Franca, des sompteuses fresques du Palazzo Ducale au trésor liturgique du MuBa, le nouveau musée du Palazzo Stabile.

Un château classé à l'Unesco

L’architecture est un bon fil conducteur dans cette région où se sont entrecroisées les influences entre Orient des croisades et Occident des châteaux forts. On le vérifie en mettant le cap sur les Pouilles Impériales qui doivent leur nom aux quelque 200 châteaux ou palais semés par Frédéric II (XIIe/XIIIe siècle), un empereur bâtisseur qui régna sur le Saint Empire Germanique. Sa réalisation la plus folle ? Le Castel del Monte, classé par l’Unesco, à ne manquer sous aucun prétexte. Juché sur une colline entourée de bois de pins, cet étrange édifice octogonal est entièrement conçu autour du chiffre 8 qui se décline en autant de tours et de salles ! D’autres châteaux perpétuent le souvenir de cet empereur hors du commun comme le Castello Svevo de Trani. Mais si l’on fait halte dans ce ravissant petit port où se dandinent les barques de pêche, c’est d’abord pour son époustouflante cathédrale, chef d’œuvre de l’art roman apulien, qui dresse sa façade monumentale sur fond de flots bleus ! A comparer avec la Basilica San Nicola de Bari où des milliers de chevaliers furent bénis entre le XIIe et le XIVe siècle avant leur départ en Terre Sainte. L’art roman s’y épanouit en façade tandis que l’intérieur concède au baroque un étonnant plafond à caissons doré (XVIIe siècle). Principal port d’embarquement des croisades, Bari est aujourd’hui le premier port de ferries italien sur l’Adriatique. Mais son centre historique a conservé une atmosphère unique et authentique, celle d’une Italie de cinéma où les femmes font la pasta dans la rue, où les enfants jouent sur les placettes bordées d’échoppes aux enseignes vieillottes. A deux pas, des palais alignent au cordeau leurs façades néo-classiques le long du corso Vittorio Emmanuele II. Le dicton « Si Paris avait la mer ce serait un petit Bari ! » prend enfin tout son sens !

La Florence du baroque

A 150 kilomètres de là, Lecce, elle, est surnommée la Florence du baroque. Et quel baroque ! Né dans la foulée de la victoire de Lépante (1571) quand la péninsule du Salento s’est libérée de la menace ottomane, le barocco leccese s’est épanoui un peu partout dans la ville, inscrivant son exubérance digne d’un travail d’orfèvre dans la pierre dorée. Les plus beaux exemples ? La façade de la cathédrale (en rénovation) ornée de putti (anges) et de cariatides et la fameuse Piazza del Duomo. On a beau avoir été prévenus, le choc esthétique est intense en découvrant au détour d’une rue le formidable ensemble que forment palais et Duomo. Il serait cependant dommage de s’en contenter sans prendre le temps de flâner dans les rues, Lecce se découvre à pied et lentement pour mieux apprécier son extraordinaire décor entre palais rococo et amphithéâtre romain. C’est aussi une bonne étape pour explorer la péninsule du Salento où l’on parle encore le griko, dialecte tiré du grec. La campagne y est parsemée de masserie, ces anciennes fermes souvent fortifiées et aujourd’hui transformées en maisons et tables d’hôtes. On y déguste les produits du terroir le temps de savoureux ateliers de cuisine, de quoi apprécier l’art de vivre à l’italienne jusqu’au talon de la botte !

-----------------

Interview Fabio Casili DG d’Italie & Co

Quels sont les atouts de la région pour les groupes ?

La saisonnalité est assez longue et il est possible d’y voyager quasiment toute l’année, les températures les plus clémentes se situant entre mars et la Toussaint. Cela laisse beaucoup de possibilités en avant et en arrière-saison. Et l’hôtellerie est de mieux en mieux adaptée à cette clientèle.

A quels types de groupes peut-on recommander la région ?

 L’éventail est large car les centres d’intérêt sont variés. La région plait beaucoup pour sa nature splendide mais aussi pour ses attraits culturels avec des villes comme Lecce, une merveille du baroque italien, ou encore Matera qui est une véritable petite pépite unique en son genre et dont l’inscription au rang de capitale culturelle européenne renouvelle l’intérêt pour la région. Les trulli qui en sont devenus le symbole sont aussi un élément important du patrimoine.

Comment l’offre se renouvelle-t-elle ?

Les grands standards restent les mêmes - la région d’Alberobello, Matera, Lecce, Bari…- mais il est possible de développer toutes sortes de thématiques autour: oenotourisme et dégustations de produits du terroir, ateliers de cuisine, balades en bateau, promenades architecturales autour du baroque, randonnées pédestres et même les circuits à vélo de plus en plus demandés !

 

Les Pouilles pratiques

  • Enit (Office national italien de tourisme) 23, rue de la Paix 75002 Paris. Tél : 01 42 66 03 96.
  • Contacts pros : Federica Galbesi. Tél. : 01 42 66 82 25 federica.galbesi@enit.it
  • www.italia.it Le site officiel du tourisme italien (en français)
  • viaggiareinpuglia.it Le portail officiel des Pouilles très complet et avec un agenda culturel riche et bien mis à jour
  • basilicataturistica.com : le site officiel du tourisme en Basilicate, avec des idées originales comme des parcours littéraires ou itinéraires gourmands.
Div qui contient le message d'alerte

Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire

Mot de passe oublié

Déjà abonné ? Créez vos identifiants

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ? Remplissez les informations et un courriel vous sera envoyé.

Div qui contient le message d'alerte

Envoyer l'article par mail

Mauvais format Mauvais format

captcha
Recopiez ci-dessous le texte apparaissant dans l'image
Mauvais format

Div qui contient le message d'alerte

Contacter la rédaction

Mauvais format Texte obligatoire

Nombre de caractères restant à saisir :

captcha
Recopiez ci-dessous le texte apparaissant dans l'image
Mauvais format