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Destinations

Interview Renaud Bonard propriétaire et fondateur de LAKOU A, l’espace Agri-culturel Martiniquais

Avec une température toujours clémente, ses larges plages de sable blond aux anses pittoresques, ses eaux cristallines attirantes, ses sentiers de randonnées dotés de point de vue tous plus spectaculaire les uns que les autres, sa forêt tropicale ...

le tout auréolé de son titre de réserve mondiale de Biosphère décerné en 2021 par l’Unesco, la Martinique possède des atouts carte postale.

Reste que les destinations concurrentes des Caraïbes ou de l’océan indien s’appuient sur des arguments souvent identiques pour séduire les touristes, avec un parc hôtelier autrement plus standardisé.

Mais la Martinique sait aussi ouvrir son cœur, se montrer attachante et apporter son lot d’émotions. L’île aime se montrer inventive, surprenante et fière de sa culture comme de son histoire.

 

Quel plus bel exemple que l’ALKOU A : l’espace Agri-Culturel Martiniquais. Il s’agit d’une invitation pour plonger dans la tradition Bélé, devenir le temps d’une journée acteur de cet art de vivre où se mêle la musique, la danse et la gastronomie locale.

 

l’ALKOU A ou la ‘’Martinique a cœur’’, a trouvé son expression la plus démonstrative grâce à l’engagement de son fondateur charismatique : Renaud Bonard. Il fait revivre les traditions dans un superbe lieu en pleine nature qu’il dévolu au partage, à la transmission la paysannerie traditionnelle martiniquaise associée à la culture bèlè. Les touristes apprennent à reconnaitre les sons des tambours, à danser au rythme des chants Bélé, à s’adonner au Lafouyté, le travail de la terre en cadence et bien sûr : rire de leur maladresse comme de manifester leur contentement de se lâcher, ne serait-ce qu’une journée, dans la joie communicative du partage.


Photo Chantha Chea

 

Interview Renaud Bonard propriétaire et fondateur de LAKOU A, l’espace Agri-culturel Martiniquais

Tour Hebdo : Comment définir votre centre : un espace de production agricole, culturel et touristique ?

Renaud Bonard : Je suis un acteur culturel local. J’ai ouvert ce centre comme un espace mémoriel pour transmettre aux étudiants et aux touristes curieux de comprendre l’histoire de notre île, quel est son passé, ses modes de vie, sa culture… je choisi de le faire sous un mode participatif pour installer convivialité et détente pour permettre de toucher du doigt les valeurs de partage qui étaient celles de nos anciens.

Tour Hebdo : Vaste ambition. Comment est né ce projet ?

Renaud Bonard : Les gens des villes ne semblent plus trouver toutes les réponses sur leur existence, surtout depuis la pandémie qui vient de rebattre les cartes. Je ressentais un besoin de montrer une alternative plus authentique. Je pense que les touristes qui viennent ici sont ceux qui cherchent à donner un sens à leur voyage. Je leur propose une immersion à travers un espace agricole, pour découvrir du bio, des saveurs traditionnelles, des plats maison, de la musique, une culture ancestrale, etc.

Tour Hebdo : Comment se passe une journée dans votre centre ?

Renaud Bonard : Nous commençons par un pot d’accueil avec des jus frais issus de notre exploitation, suivi d’une animation que je veux très participative pour créer de l’ambiance bien entendu, mais surtout pour permettre aux visiteurs de lâcher prise et de se détendre. Ensuite un apéro avec des liqueurs artisanales ou des jus de fruits frais. Vient ensuite le déjeuner constitué d’un buffet créole : poisson, viande, légume péyi servis dans leur barque de bambou. Je termine par une farandole de dessert pour faire connaître toutes les subtilités de notre art culinaire. La suite du programme tourne autour d’autres animations comme celle du travail de la terre en cadence pour faire comprendre que c’était le seul moyen à la population esclave de tenir malgré leur condition. Enfin arrive le goûter avec un assortiment de pâtisseries et gâteaux traditionnels.

Tour Hebdo : Tout est produit chez vous ?

Renaud Bonard : La terre est mon outil de communication. Nous exposons et produisons tout sur place. Nous allons même plus loin en cultivant des plantes médicinales pour démontrer qu’il existe dans la nature tout ce que nous avons besoin. Même chose par rapport aux pesticides que nous nous interdisons d’utiliser. Il suffit pour cela de faire pousser à côté des agrumes les essences qui vont naturellement les protéger. Enfin pour les approvisionnements complémentaires, comme par exemple le poisson, je m’adresse à des pécheurs pour avoir toujours des produits frais.

Tour Hebdo : C’est un travail en continu ?

Renaud Bonard : Mais je suis très heureux de témoigner et transmettre. J’adore ce que je fais.

Tour Hebdo : Transmettre c’est presque une vocation ?

Renaud Bonard : C’est nécessaire, d’abord pour informer les jeunes sur notre passé et ensuite pour les rendre fières de leur racine. Pour moi c’est ce dernier point qui est essentiel.

Tour Hebdo : C’est-à-dire ?

Renaud Bonard : Parler de l’histoire des premiers Indiens, de l’arrivée de Christophe Colomb en passant par la colonisation, l’arrivée massive d’esclave africain jusqu’à l’abolition en 1848 est une chose. Je l’évoque, mais j’insiste sur le basculement lorsque les esclaves ont obtenu la possibilité du cultiver pour eux-mêmes et garder le fruit de leur production. Nous avons assisté alors à un extraordinaire mouvement de solidarité sans lequel rien n’eut été possible. Ce qu’ils ont entrepris est tout juste extraordinaire. Je l’explique, je le démontre, je le mets en scène et je dis à nos jeunes, soyez fière de cet héritage et de vous.

Tour Hebdo : Et pour les touristes ?

Renaud Bonard : Entendons-nous bien : je ne propose rien à ce qui peut ressembler à du folklore. C’est même tout le contraire. Face à la mondialisation et l’individualisme qui montrent ses limites, je présente un autre modèle, basé sur la solidarité culturelle. Je monte un programme, sous forme de divertissement, ou je mêle ensemble : musique, danse, art culinaire afin d’accueillir nos visiteurs dans un esprit d’ouverture et de partage. C’est cette ambiance que je propose aux touristes. Je revendique le respect comme une valeur.

Tour Hebdo : Comment les faire venir ?

Renaud Bonard : Je travaille avec des réceptifs et je cherche à nouer des partenariats avec des organismes de tourisme, comme je viens de le faire avec le Tour Opérateur SOLEA. Je propose des journées comme celle que je viens de vous d’écrire ou je peux m’occuper d’animation à la demande d’un hôtel, d’un congrès ou d’une journée porte ouverte.


Photo Chantha Chea

 


Chantha Chea


Chantha Chea


Chantha Chea


Chantha Chea

Auteur

  • Rémi Bain Thouverez
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