La compagnie allemande ne profitera pas de la libéralisation du train pour s'implanter en France.
Joachim Fried, le responsable Europe de la Deutsche Bahn, est formel : "le coût des rames, les charges de maintenance, la hausse du prix des sillons rendent le produit trop fragile pour imaginer des trains à grande vitesse allemands desservant la France en concurrence avec la SNCF. Les tarifs sont trop élevés pour la clientèle qui se tourne vers les compagnies aériennes low cost", affirme le dirigeant de l’exploitant ferroviaire allemand devant l’Association des journalistes ferroviaires.
D’autres contraintes interviennent, comme la limitation du cabotage – la possibilité de prendre des passagers de Paris à Strasbourg sur un Paris-Munich, par exemple – à moins de la moitié du chiffre d'affaires et du nombre de passagers de la liaison. Trenitalia, qui a déjà lancé Munich-Milan, doit démarrer au printemps Paris-Milan et Paris-Gênes en desservant Chambéry, Avignon, Aix, Marseille, etc.
Si Keolis, filiale de la SNCF, prévoit de se lancer sur le réseau intérieur allemand avec des liaisons à fort trafic comme Hambourg-Cologne-Strasbourg ou Francfort-Mulhouse, la réciproque n’est pas vraie.
La loi d’orientation des transports intérieurs, en contradiction avec les textes européens, ne permet pas la mise en concurrence du transport ferroviaire régional. "Les régions devraient faire un essai pour apprécier les avantages de la concurrence", propose Joachim Fried.
Thierry Vigoureux