Un mois jour pour jour après le déclenchement de la procédure, les conséquences commencent à se faire sentir dans les aéroports américains.
Alors que le bras de fer se poursuit entre Donald Trump et les Démocrates à propos de l'adoption du budget fédéral, le blocage des activités du gouvernement américain gagne les aéroports américains. La Transportation Security Administration, en charge des contrôles de sécurité dans les aéroports, annonce que le taux d'absence a atteint 10% des effectifs à l'échelon national, sur un total de 51 000 employés.
"Beaucoup d'employés affirment qu'ils ne peuvent pas se rendre à leur travail en raison de contraintes financières", affirme la TSA. Les employés de la TSA font pourtant partie des 420 000 fonctionnaires qualifiés "d'essentiels" et appelés à travailler malgré le shutdown. En pratique, les arrêts maladies se multiplient...
Des temps d'attente supérieurs à 30 minutes
L'administration précise que le temps d'attente pour le passage des portiques de sécurité reste pourtant inférieur à 30 minutes pour 99,9% des quelque 1,8 million de passagers contrôlés dimanche dernier, un délai qualifié de "normal". La TSA reconnaît toutefois que "certains aéroports ont connu des temps d'attente plus longs que d'habitude". L'aéroport de la Nouvelle-Orléans est le plus touché avec un temps d'attente maximum de 45 minutes dimanche, suivi de Minneapolis.
La situation apparaît toutefois pire en semaine : vendredi dernier, quatre aéroports subissaient des temps d'attente supérieurs à 30 minutes, alors que le taux d'absence des employés de la TSA s'élevait à 7%... Les jours à venir s'annoncent difficiles !
Le gouvernement américain assigné en justice
A Houston, le terminal B est d'ailleurs fermé depuis le 13 janvier. Après avoir fermé l'un de ses terminaux, du 12 au 14 janvier, l'aéroport de Miami demande désormais aux passagers de se présenter 3 heures à l'avance pour un vol international et 2 heures pour un vol domestique. Même chose à Atlanta. L'aéroport de San Francisco appelle de son côté boutiques et restaurants à accorder une remise de 50% aux employés fédéraux, l'aéroport assumant la différence. Idée semblable à Pittsburgh où l'aéroport prend en charge les repas des employés fédéraux. Une façon de les motiver à venir prendre leur poste.
Le syndicat des contrôleurs aériens monte quant à lui au créneau, en assignant le gouvernement américain en justice. Les 16 000 aiguilleurs du ciel sont, eux aussi, considérés comme "essentiels", or la National Air Traffic Controllers Association affirme que le fait de devoir travailler sans être payé constitue une violation des droits constitutionnels. Si le shutdown continue, la patience des contrôleurs aériens pourraient bien s'émousser, entraînant retards voire annulations massives.