La compagnie 100 % classe Affaires a dévoilé sa nouvelle organisation. Christian Vernet, ex-DG, remplace Laurent Magnin. Frédéric Revol, après 4 ans chez Singapore Airlines et 14 chez Qatar Airways, arrive à la tête de la direction commerciale et marketing.
« Pas de changement fondamental ou de remise en cause en vue, La Compagnie reste sur sa trajectoire ascendante », assurait Christian Vernet à Tour Hebdo peu avant l’annonce officielle. La Compagnie, qui vient de fêter ses cinq ans, est, rappelle-t-il, « le troisième opérateur de l’Hexagone vers l’Atlantique Nord en Business derrière Air France/KLM et Delta avec 24 % des passagers de cette classe sur les liaisons vers New York. »
La Compagnie a eu le triomphe très discret cet automne, alors que sa sœur XL Airways, filiale de Dreamjet comme elle, sombrait définitivement. Sur l’exercice fiscal achevé le 31 octobre dernier, Christian Vernet revendique « 80 000 passagers au total (contre 63 500 l’année précédente) et +29 % de recettes cumulées. » Et ajoute : « Notre offre de sièges a progressé de 25 %, avec un avion complémentaire depuis mai sur la liaison Paris-New York et concomitamment, l’ouverture de Nice-New York. Cette ligne saisonnière est exemplaire, révélatrice de notre position particulière, de niche, avec 78 % de taux de remplissage dès la première année d’exploitation. Sur la ligne Paris-New York, le taux de remplissage est de 81 %, avec une progression de 1 à 1,5 % chaque année. Notre pari, c’est de gagner des parts de marché avec un produit qui monte en gamme. »
Cette année, La Compagnie a renouvelé intégralement sa flotte avec la mise en service de deux appareils A321neo flambant neufs. « L’innovation en termes de sièges, de wifi à bord, de réduction de la consommation de kérosène et de l’impact environnemental constituent des vrais plus, mais notre positionnement produit va au-delà de l’avion lui-même », souligne Christian Vernet. « Par exemple, nous décollons d’Orly avec un "parcours sol" plus facile qu’à Roissy-CDG et un temps d’embarquement très court, avec seulement 76 passagers. »
La Compagnie attentive à l'arrivée de Frenchbee et Corsair à New York
Sans renoncer à son cœur de cible historique — les PME, les start-up et la clientèle loisirs CSP + —, La Compagnie vise le segment corporate, plus sensible aux coûts que par le passé. « Avant, les grandes entreprises avaient des contrats de transport très établis avec des compagnies aériennes, mais certaines migrent vers la solution La Compagnie, qui est 30 % moins chère. Nous sommes très forts sur le corporate, avec un taux de croissance à deux chiffres chaque année. »
L’été prochain, deux compagnies ont annoncé leur arrivée sur l’axe Paris-New York : Frenchbee et Corsair, qui disposent d’une classe Business. Avec quel impact pour La Compagnie ? « Corsair est un opérateur de plus, mais pas une menace, car nous avons pris de l’avance. Corsair vole avec des gros porteurs, bi-couloirs, avec peu de sièges Business, des horaires de départ en fin de journée, alors que notre clientèle est très sensible au départ matinal. Nous sommes à l’abri d’un cannibalisme des parts de marché, mais nous restons vigilants sur le segment loisirs car Corsair bénéficie d’une forte notoriété. La concurrence nous oblige à dynamiser nos actions commerciales et nos produits. »
Interrogé sur l’avenir de La Compagnie, la perspective d’ouvertures de nouvelles lignes ou destinations, Christian Vernet laisse planer le suspens : « Nous avons toujours à l’esprit la problématique de la croissance et de la diversification. Nous réfléchissons bien sûr à des options futures qui devraient aboutir à partir de 2020 ou 2021. »