Le gouvernement annonce la signature du contrat de concession "dans les prochains jours". La région Ile-de-France et un syndicat de compagnies aériennes montent au créneau.
La ministre des Transports donne un coup d'accélérateur au CDG Express. Objectif : relier l’aéroport à la gare du Nord en 20 minutes. Dans une interview accordée au quotidien Le Parisien, Elisabeth Borne affirme reprendre l'intégralité des recommandations du rapport du préfet d'Ile-de-France concernant la liaison ferrée entre Paris et l'aéroport de Roissy-CDG. La ministre annonce également que "le contrat de concession sera signé dans les prochains jours". Le calendrier de mise en service devrait être tenu : la ministre réaffirme que l'ouverture est bien prévue pour 2024, à temps pour les Jeux Olympiques.
Cette interview est aussi l'occasion pour Elisabeth Borne de répondre aux inquiétudes à propos des travaux et de l'avenir du RER B. Les associations d'usagers craignent que la préférence soit donnée au CDG Express, au détriment du RER B. C'est le cas du Comité des Usagers du RER B en Vallée de Chevreuse (COURB) qui s'inquiète "de l'impact des travaux, de la récupération de 3 voies de garage à Roissy et de l'utilisation de voies communes en cas de situation perturbée".
Tout en reconnaissant dans les colonnes du Parisien que "tous les travaux à faire ont un impact", la ministre plaide pour la transparence et annonce la création d'un "observatoire de la qualité de service" et d'un "comité de suivi des travaux".
Vers une nouvelle taxe aérienne
Des arguments qui n'ont toutefois pas rassuré Valérie Pécresse, Présidente d’Ile-de-France mobilités et de la Région Île-de-France, qui a aussitôt réagi à l'interview. "La Présidente de région n’est pas convaincue de la capacité de SNCF Réseau de réaliser le projet CDG Express d’ici à 2024 sans dégrader les conditions de circulation des 1,6 million de voyageurs de l’axe nord", affirme un communiqué publié quelques heures après l'interview.
Et la région de rappeler que le Conseil d’Administration d’Ile-de-France Mobilités avait voté à l’unanimité, le 12 décembre dernier, une délibération demandant à l’Etat de "suspendre les travaux tant que toutes les garanties techniques et financières permettant de poursuivre l’amélioration des conditions de transports des franciliens n’auront pas été données".
Autre tir de barrage suite à l'interview : le Syndicat des Compagnies AéRiennes Autonomes (SCARA) dénonce "l'absence de concertation avec les compagnies aériennes et la levée d’un nouvel impôt prélevé sur les passagers des compagnies aériennes pour financer le CDG Express". La ministre a effectivement confirmé que le financement du projet sera assuré à 60% par les passagers du CDG Express et 40% par les passagers aériens.
"Le billet du CDG-Express est aujourd’hui fixé à 24 euros et le prix pour deux passagers avoisine le prix d’un déplacement en taxi ou en VTC", rétorque le SCARA. "Dans ces conditions, les prévisions de trafic du CDG-Express sont très optimistes et rendent le projet financièrement non viable autrement que par la mise en place d’un impôt payé par les passagers des compagnies aériennes", précise-t-il.
Dans sa réponse, le syndicat avance une autre solution pour desservir Roissy, en s'appuyant sur la future ligne 17 du métro. "L’utilisation de la ligne 17 n’a jamais été étudiée", regrette le SCARA. "Elle est pourtant plus efficace puisqu’elle s’inscrit dans le maillage du métro et de ses nombreuses possibilités de correspondances, contrairement au projet actuel". Le CDG Express continue à diviser !