Le directeur du pôle voyage de Google France a présenté les différentes solutions du moteur de recherche lors du forum du Seto. Dans une ambiance un peu électrique…
Google ne laisse jamais indifférent, surtout dans l’industrie du voyage. Devant un parterre de tour-opérateurs réunis à Deauville dans le cadre du forum du Seto, Thomas Steinbrecher est resté imperturbable, déroulant les solutions "pour créer et partager de la valeur avec les acteurs du tourisme".
Lors de sa présentation intitulée "Challenges et opportunités pour les tour-opérateurs", il a éludé inlassablement les questions qui fâchent.
Comme à l’accoutumée avec le moteur de recherche, qui revendique 98% de parts de marché en France, aucun chiffre ne sera divulgué sur les performances de Google sur le marché du voyage, même en consolidé, que ce soit au niveau français ou mondial.
"Ces données sont réservées à nos clients, assure Thomas Steinbrecher, dans un discours totalement sous contrôle. On partage de plus en plus avec eux les résultats de l’impact des dispositifs marketing que l’on met en œuvre conjointement." On n’en saura pas plus, malgré les interpellations de plusieurs patrons de TO présents dans la salle.
L'impossible équation de Google
Jean-François Rial, le Pdg du groupe Voyageurs du Monde, a bien tenté de déstabiliser le responsable de Google en évoquant l’impossible équation du moteur de recherche, au cœur d’un conflit d’intérêt entre la recherche de l’information la plus pertinente et le profit commercial. "Vous n’avez pas de réponse à cette question, car même avec une éthique irréprochable, ce n’est pas possible", a asséné Jean-François Rial, assurant que "cela va poser un problème à Google lui-même".
"Je comprends le côté polémique du fait que Google bouscule l’ordre établi dans le secteur, a répliqué Thomas Steinbrecher, mais je veux déplacer le débat sur la création de valeur…"
Le directeur du pôle voyage de Google en France a tenu à rappeler l’évolution ultrarapide des usages en ligne, et notamment de l’explosion de l’utilisation des tablettes et smartphones. Une tendance de consommation qui n’a pas manqué de susciter de nombreuses questions pratiques dans l’assemblée.
Thomas Steinbrecher a notamment évoqué le fait que les adolescents et les enfants n’échangent déjà plus par e-mails mais via Twitter, et les réseaux sociaux en général ; qu’ils regardent de moins en moins la télévision mais visionnent des vidéos sur YouTube (un produit de la galaxie Google) en streaming…
L’enjeu principal, selon le responsable de Google : capter l’internaute en étant présent de la façon la plus optimisée possible sur les différents écrans, durant "le tunnel de 69 jours" que dure en moyenne une recherche de voyage avant d’aboutir à l’achat (Etude Compete, septembre 2012).
L'usage des appareils mobiles explose
"L’intensité des recherches pour réserver pousse à l’usage multiécrans", souligne-t-il, chiffres à l’appui : pour un séjour, 39% des internautes utilisent leur smartphone lors de cette recherche, et 47% leur tablette, avec des usages différents dépendant du moment de la journée.
Et de faire la démonstration des solutions offertes par Google aux opérateurs du tourisme pour optimiser leur présence en ligne et leur taux de conversion, de l’utilisation de YouTube à Google Now, en citant Booking.com en exemple (3 milliards de dollars de ventes réalisées sur mobile en 2012). "Le problème avec Google, c’est que vous êtes terriblement efficaces", a reconnu Jean-François Rial, entre crainte et admiration…
V.D.