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Production

Stéphane Le Pennec (Salaün Holidays) : « La reprise d’agences à la barre du tribunal de commerce est un vrai drame »


Publié le : 21.01.2020 I Dernière Mise à jour : 21.01.2020
Stéphane Le Pennec, DG de Salaün Holidays, a répondu aux questions de Tour Hebdo. I Crédit photo DR

Auteur

  • Bruno Courtin

Le directeur général du TO revient sur la reprise des 58 agences Thomas Cook, les difficultés rencontrées et la polémique qui enfle sur les conditions de rémunération du personnel.

Tour Hebdo : Le développement de votre activité distribution est-il de nature stratégique ou opportuniste ?

Stéphane Le Pennec : La croissance de notre propre réseau d’agences de voyages est un axe stratégique car nous avons conscience de la nécessité de distribuer assez largement notre production de tour-opérateur. Actuellement, nous vendons environ 35% de notre production via nos agences et le reste à travers les 3 500 agences partenaires. Avant la reprise d’une partie du réseau de Thomas Cook, nous comptions déjà environ 140 agences, dont 33 agences en franchise Thomas Cook. Nous en avons repris 58 qui s’ajoutent à ce total et nous sommes en négociations finales pour un petit réseau de 8 agences dans l’Ouest. Ce fera donc au total plus de 200 agences en propre. Vous n’êtes pas sans savoir que nous étions en négociation pour reprendre une bonne partie du réseau Thomas Cook et la faillite de cette entreprise a présenté cette opportunité de croissance plus brutalement.

 

THO : Avez-vous pu être plus sélectif dans le choix des agences à reprendre ?

SLP : De fait, nous avons cherché à compléter notre présence géographique dans les zones moins couvertes, c’est le cas dans le sud-est, dans le sud-ouest, dans le nord et dans la région lyonnaise où nous n’étions pas. Mais la reprise à la barre du tribunal de commerce, aussi avantageuse qu’elle peut sembler, est un vrai drame dont nous nous serions bien passés, pour plusieurs raisons. La première est que les agences ont été dans l’incapacité de travailler pendant plus de deux mois, c’est très long dans notre métier. Il a fallu et il faut encore remobiliser des équipes qui ont été très affectées, malgré leur indéniable expertise et compétence. La seconde est que rien ne nous a été épargné : l’impossibilité de récupérer le fichier client, qu’il faut reconstituer pas à pas dans chaque agence, l’impossibilité de transférer des numéros de téléphone quand on souhaite les regrouper sur le même opérateur, l’obligation de remplacer tous les équipements informatiques et les logiciels de gestion, le bâchage de toutes les agences à l’enseigne Thomas Cook dans l’attente d’apposer une nouvelle enseigne Salaün Holidays, et je pourrai continuer la liste des dépenses et investissements à engager pour retrouver une cohérence de réseau. Il faut signaler également que la baisse du volume d’affaires liée à la situation vécue par ces 58 agences nécessitera du temps pour retrouver une situation positive. Cela pèse aussi en matière d’investissement.

 

THO : Vous parlez de cohérence de réseau alors que sur vos quelque 200 agences, certaines sont à vos couleurs, certaines sont franchisées Havas, Selectour ou Fram… Que comptez-vous faire ?

SLP : C’est une réflexion stratégique en cours. Jusqu’où doit-on développer le réseau à nos couleurs ? Nous avons d’excellents partenariats avec Havas ou Selectour et il serait dommage de ne pas profiter de l’image et de l’expertise de ces réseaux. Il peut être aussi intéressant de promouvoir notre marque dans la distribution, comme nous l’avons fait dans la production, tout en continuant de distribuer la production d’autres tour-opérateurs. Ce qui est certain, c’est que la distribution est un dossier essentiel pour le développement du groupe.

 

THO : Peut-on revenir sur le début de polémique concernant les conditions de reprise du personnel des agences Thomas Cook ?

SLP : Il n’y a pas de polémique, juste une situation qui doit être tranchée par le tribunal de commerce. Notre proposition de reprise était très claire : nous reprenons le personnel (110 personnes en ce qui nous concerne) avec leur contrat de travail, les congés, les RTT… à compter du 1er décembre, à l’exclusion – c’était écrit noir sur blanc dans notre offre – de ce qui était dû avant la faillite, qui est du ressort de la procédure. Il se trouve que le jugement du tribunal de commerce a réintroduit des obligations concernant notamment les primes et le 13e mois. Nous avons fait appel de cette décision qui modifie l’offre sans nous avertir et le jugement est attendu prochainement avec toutes les raisons de croire qu’il nous sera favorable. Pour autant, encore une fois, nous avons pris conscience du drame vécu par les équipes et des difficultés financières entraînées par le non-paiement du 13e mois et de primes. Nous avons pris la décision d’accorder un « prêt d’entreprise » sur la base de ces sommes pour régler les situations d’urgence. Si le jugement est rendu en notre faveur, il faudra rembourser ce prêt dans des conditions qui seront définies. Je suis désolé que certains aient voulu en faire une polémique qui n’a pas lieu d’être, surtout vis-à-vis de nos collaborateurs.

 

 

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