Michel Quenot quitte la direction générale de Fram pour raisons personnelles alors que le fonds Equistone est revenu au capital du groupe Karavel en avril dernier. Explications et implications de cette énième nouvelle organisation.
1- Michel Quenot change de voie
Fram a décidément du mal avec ses directeurs généraux. Depuis 2011 et la fin du mandat d’Antoine Cachin, l’entreprise a collectionné les dirigeants, aucun ne restant en poste plus de 18 mois. Olivier de Nicola, Daniel Cohen, Thierry Mirmont, Marie-Laurence Vieuille-Féral et, après le dépôt de bilan à l’automne 2015 et la reprise par le groupe Karavel, Isabelle Cordier, à laquelle avait succédé Michel Quenot. Arrivé en avril 2017, celui-ci quittera ses fonctions le 24 juillet prochain. "Il part pour des raisons personnelles", précise Alain de Mendonça, président de Fram et du groupe Karavel-Promovacances, ce que confirme l’intéressé qui a démissionné "pour poursuivre d’autres projets".
"Il s’agit d’un vrai départ en bonne intelligence. Michel nous a prévenus il y a déjà trois mois et je peux vous assurer que si le communiqué annonçant son départ mentionne que nous le remercions pour son implication et le travail accompli pour la relance, c’est très sincère. C’est son choix et nous le respectons", commente Alain de Mendonça. Lors du départ d’Isabelle Cordier et plus récemment de Joost Bourlon, gérant de Plein Vent, la formulation avait, effectivement, été plus lapidaire.
2- Le rythme s’accélère
Le retour d’Equistone (ex-Barclays Private Equity) au capital des sociétés Karavel et Fram explique aussi en partie la nouvelle organisation. Dans le cadre "du cycle de vie des fonds d’investissement", LBO France a cédé en avril dernier à Equistone ses actions après avoir été l’actionnaire de référence du groupe Karavel pendant plus de 6 années. "On est reparti à fond pour 5 ans", s’enthousiasme Alain de Mendonça.
"Dans cette nouvelle configuration, on est comme une équipe de foot qui doit être sur tous les ballons, avancer, dribbler, être sur les dents en permanence. Je l’ai annoncé aux équipes il y a trois mois. Michel s’est positionné aussi par rapport à cette exigence très forte", reconnaît-il.
3- Le président s'implique (encore) plus
C’est Alain de Mendonça, déjà président, qui reprend la direction générale de Fram. Aucune embauche future n’est envisagée. "Faire déménager un Parisien ou lui imposer des allers et venues n’est pas évident", constate Alain de Mendonça. Surtout, il dit pouvoir s’appuyer à Toulouse sur une équipe très compétente et expérimentée. Fabien Cadio (directeur de l’activité Groupe), embauché au printemps dernier et bien connu des réseaux, Renaud Marrache (directeur de l’exploitation) et Fréderic Granel (Directeur Général Adjoint) avec France-Line Michon pour le commercial l’épauleront donc. "J’ai toujours été un président actif, très impliqué dans l’opérationnel, davantage dans l’action que dans les discours. Je vais continuer."
4- Le TO se remet en question au Maroc
Georges Colson, ancien propriétaire et président de Fram, fait son retour aux côtés du TO comme consultant indépendant. L’annonce a été faite concomitamment à celle du départ de Michel Quenot. Il sera notamment "sollicité sur le développement de la présence au Maroc". Un peu anachronique quand est avancée en parallèle la nécessité d’avancer dans une nouvelle dynamique...
"Nous sommes très transparent. Georges Colson ne redevient pas salarié de Fram", précise Alain de Mendonça. "Il ne sera pas présent à Toulouse ni dans l’opérationnel. Nous sommes restés en contact depuis la reprise du TO, nous déjeunons une fois par an ensemble. Nos échanges sont intéressants. Aujourd’hui, en toute humilité, j’espère pouvoir bénéficier de son expertise et savoir-faire sur une destination où nous sommes en-deçà de nos objectifs et où des clés de compréhension nous échappent."
Georges Colson effectue ainsi cette semaine une mission "d’étonnement" pour le groupe Fram aux Idrissides à Marrakech. "Sur l’ensemble de nos Framissima, nous sommes en quête de toujours plus de qualité. C’est notamment la raison pour laquelle, nous avons quitté les Dunes d’Or à Agadir pour basculer sur le Tafoukt." Pour l’hiver 2018, Fram annonce dans la même optique renouveler la moitié de son parc de 18 Framissima, notamment en long-courrier, avec des ouvertures à Cuba ou à Zanzibar.
5- L'objectif de retour à l’équilibre est inchangé
La réorganisation de la gouvernance de Fram ne remet pas en cause l’objectif de revenir à l’équilibre à l’issue de l’exercice 2018-2019. "Nous sommes actuellement au-dessus du budget", se félicite Alain de Mendonça qui annonce avoir réduit en trente mois de 80% les pertes de Fram. "Nous venons de changer quelques joueurs comme dans une équipe de foot mais ce n’est pas parce qu’ils étaient défaillants. Nous avons une belle équipe et sommes dans une bonne dynamique."