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Production

Aérien : y aura-t-il du stock chez les tour-opérateurs cet été ?


Publié le : 29.01.2020 I Dernière Mise à jour : 30.01.2020
Les voyagistes français misent sur un subtile mélange de package dynamique et d'affrétements pour assurer la saison estivale 2020. I Crédit photo Adobe Stock

Auteur

  • Pascale Filliâtre

Montée en puissance du package dynamique, prises de risques calculées, productions rationnalisées, disparition de Jet tours…Autant de facteurs qui influent sur les engagements aériens des TO et le prix des packages. On fait le point.

Il y a encore quelques saisons, c’était à qui annoncerait le plus de sièges engagés sur l’été. Une vraie surenchère permettant aux TO d’affirmer leur suprématie et de contrer la concurrence en prenant des risques. Si les stocks aériens sont toujours le nerf de la guerre et l’argument choc tant auprès des réseaux, très demandeurs, que des clients, en quête de disponibilités et de bons prix, les voyagistes ont fait évoluer leur stratégie. Et cet été, il faudra faire avec cette nouvelle donne.

 

Une offre de plus en plus dynamique

Le package dynamique et les « offres flex », gages de souplesse et de flexibilité pour des séjours avec dates de départ multiples, durées variables et prix ajustés sont le nouveau graal des TO. Les outils technologiques, en leur permettant de piocher, en fonction des périodes et selon les produits, dans l’offre des compagnies régulières et des low cost limitent aussi leurs prises de risques, dans l'optique d'améliorer leur rentabilité.  

Cette inflexion de stratégie justifie que TUI France, par exemple, soit un peu moins généreux que la saison précédente. Le voyagiste proposera cet été « autour de 500 000 sièges engagés » au total contre 700 000 l’an dernier et 800 000 en 2018. Cette diminution « est liée à la montée en puissance du flexi », confirme le groupe qui se garde « la possibilité de s’adapter en fonction des réservations ».

Réputé pour son agilité technologique, Boomerang Voyages ne sera pas non plus dans la surenchère, avec une prise de risques « équivalente » à celle de l’an dernier, précise son directeur général Philippe Sangouard. Et surtout concentrée sur juillet-août. « En pics de saison, les TO ne peuvent pas compter que sur le dynamique », explique-t-il. « Vu le renchérissement des tarifs aériens réguliers à ces périodes chargées, on est obligé de s’engager sur nos axes prioritaires, comme la Grèce et la Crête par exemple. »

S’il pousse lui aussi de plus en plus le package dynamique, Ôvoyages reste ainsi l’un des plus gros affréteurs du marché. « En BtoB, et en moyen-courrier notamment, être en mesure d’offrir du stock et des prix via des engagements terrestres et aériens, c’est la valeur ajoutée d’un tour-opérateur », martèle Samia Benslimane, directrice générale du TO. Au total, Ôvoyages s’engage donc, avec de grandes ambitions cet été. 300 000 sièges sont proposés au départ de 16 villes avec trois appareils dédiés d’une capacité de 189 sièges chacun. « Nous aurons les stocks les plus importants du marché sur nos axes », affirme Raouf Benslimane, président du TO, soit 185 000 sièges vers les Canaries (12 vols par semaine dont certains en co-affrètement avec TUI France) et 85 000 vers la Grèce et la Crète.

 

Un TO et des compagnies en moins

« Il faut d’autant plus d’engagements que l’offre aérienne se resserre », justifie Samia Benslimane, évoquant l’arrêt des B 737 qui entraîne une baisse des capacités charter et les défaillances d’Aigle Azur et de XL Airways. Il s’agit aussi de récupérer des parts de marché en étant plus actif sur certains axes, la disparition de Jet tours ayant ouvert des opportunités.  

Le marché ne retrouvera pas cependant les 200 000 sièges sur lesquels le TO de feu Thomas Cook s’était engagé l’an dernier. L’offre aérienne va mécaniquement baisser, ce que les voyagistes considèrent comme étant plutôt une bonne nouvelle. « Cela va assainir le marché. Il y aura moins de surcapacités dont on a beaucoup souffert les années précédentes », estime Patrice Caradec, directeur général d’Alpitour France (Bravo Club). « On va pouvoir vendre à des prix plus justes. » « Avis aux clients et aux agences », renchérit Philippe Sangouard, « il faut s’attendre à moins de promotions que l’été dernier pour les séjours de juillet-août. »

 

Des axes disputés

Certains axes resteront néanmoins disputés avec des engagements importants et donc des prix qui devraient être compétitifs. Ainsi, la Grèce et la Crète. Héliades y reste en force, même si rationalisation de sa production oblige, le TO du groupe Marietton sera un peu moins disant avec des stocks aériens revus «raisonnablement » à la baisse, de l’ordre d’environ 10%.

C’est surtout du côté de la Turquie que l’offre aérienne promet d’être généreuse avec deux acteurs, Mondial Tourisme et FTI Voyages, bien décidés à profiter d’une destination délaissée par d’autres. Le premier s’engage sur 70 000 sièges (contre 50 000 l’an dernier), avec une emphase sur Antalya et sa région. Le spécialiste ajoute des départs de Bruxelles, Marseille et Toulouse, soit une desserte depuis 11 villes.

Le second pousse Bodrum avec une offre de 20 000 sièges (+10 000) et dessert Antalya depuis Paris, Nantes, Bâle-Mulhouse et Lyon. Les deux TO challengers se retrouvent aussi en face-à-face sur la Tunisie, où Mondial Tourisme promet de dominer le marché avec 100 000 sièges engagés contre 25 000 pour FTI, 25 000 également pour Ôvoyages.

 

La bataille de Lille

Côté villes de départ, Nantes, Lyon, Toulouse, Marseille restent aux avant-postes dans les plans de vols. Mais c’est Lille qui suscite le plus de convoitise suite à la défaillance de Thomas Cook France. Le groupe était très actif depuis la plate-forme nordiste, notamment avec Aquatour.

Fram s’y positionne en grand, engagé sur 37 000 sièges pour la saison été. « Ce n’est que de l’affrètement », explique Alain de Mendonça, président de Fram. « On y a basé un avion ASL qui effectuera quatre rotations hebdomadaires les jeudi, vendredi, samedi, dimanche. Notre objectif est ambitieux mais Thomas Cook/Jet tours disposait de 80 000 sièges, c’est donc réaliste. »

Il devra compter avec la présence très offensive de TUI France annonçant disposer de 165 000 sièges (+14%) au total depuis Lille avec deux avions basés. « C’est à 63% du charter », précise le TO qui vole aussi en régulier.

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