La Commission européenne a entériné la décision attendue d’exempter les Turcs de visas pour accéder à l’espace Schengen.
C’est une victoire pour Ankara. La Commission européenne a officialisé ce mercredi le processus d’exemption de visas pour les Turcs souhaitant circuler dans l’espace Schengen. Il s’agit de l'une des conditions de l’accord trouvé le 18 mars dernier afin d’endiguer la crise migratoire européenne.
La Turquie réclamait l'exemption de visas en contrepartie de l'accueil des migrants expulsés des îles grecques, y compris les demandeurs d’asile.
Cette décision, qui ne concerne que les courts séjours, est sujette à la condition de respecter les 72 critères établis par la législation européenne. A ce jour, 64 critères seraient déjà remplis.
Le vice-président de la Commission européenne, Frans Timmermans, affirme qu’Ankara doit en respecter cinq autres "d’ici à la fin juin", dont une nouvelle législation sur le terrorisme, une lutte accrue contre la corruption et la négociation d’un accord avec Europol pour que l'exemption soit effective.
Le Parlement doit s'exprimer sur la question
Le gouvernement turc met un point d’honneur à faire respecter cette mesure et a menacé à plusieurs reprises de ne plus remplir sa part de l’accord migratoire si l’UE revenait sur sa décision.
Côté européen, Frans Timmermans défend la politique menée par la Commission, qui produirait déjà des effets : "L’accord a clairement donné des résultats : il y a désormais moins de 100 arrivées par jour sur les îles grecques au lieu de milliers à l’automne".
Des critères pourtant fondamentaux manquent encore à l’appel pour exempter la Turquie de visa Schengen dans les règles : respect des droits fondamentaux de l’homme, liberté de la presse, sécurité des documents d’identité…
Enfin, cette nouvelle mesure ne devrait concerner que les détenteurs d'un passeport biométrique. Elle entrera en vigueur au plus tôt à la fin du mois de juin. Le temps pour le Parlement européen et les Etats membres de se prononcer sur la question.
M.G. avec AFP