Lors des JEV à Marseille, Jean-Pierre Mas a dévoilé les premiers contours d’un Snav qu’il souhaite mieux adapté aux métiers d’aujourd’hui.
"J’ai pris un an de réflexion, l’objectif de la deuxième année sera de faire bouger les lignes". Lors d’un point presse à la mi-journée dans le cadre des Journées des Entrepreneurs du Voyage à Marseille, le président du Snav a promis qu’il serait prêt à présenter la réforme du syndicat d’ici le mois d’avril 2016, période qui correspond aux prochaines assemblées générales.
Jean-Pierre Mas dit travailler sur une réforme "de la structure et du mode de fonctionnement du syndicat", qui passera par un changement des statuts. Pour l’exemple, il cite les points qui lui paraissent incompatibles avec une représentation appropriée de la profession.
A commencer par le fait que les TMC (travel management compagnies) ne se réunissent jamais au sein du Snav : "elles ont des problématiques de centre d’appels plutôt que d’agents de voyages, à nous de leur donner des réponses, sinon elles les trouveront sans nous", souligne Jean-Pierre Mas, qui n’exclut pas la création d’une commission voyages d’affaires.
Par ailleurs, il déplore qu’il n’y ait "pas de place faite à l’incoming". Une anomalie qui, selon lui, crée de "l’illégitimité au regard des pouvoirs publics", ces derniers valorisant le tourisme réceptif. L’arrivée prochaine dans les locaux de l’APST, aux côtés du Snav, de RN2D constitue à ses yeux un premiers pas vers plus de considération de ces acteurs.
Pas de campagne de communication grand public en 2016
Le changement de nom du syndicat, évoqué par Jean-Pierre Mas depuis son arrivée en juin 2014 à la présidence du Snav, fait toujours l’objet d’une réflexion. Il confirme, comme il l’avait récemment déclaré, que le nom d’agents de voyages est "exécrable" et ne "correspond plus au métier"; qu’il faudrait remplacer la notion de syndicat par "mouvement" ou "union" comme dans la plupart des filières bien représentées; ou encore que le mot "national" ferme des perspectives.
Si le budget 2016 est annoncé au même niveau qu’en 2015, abondé par les cotisations des 1 300 adhérents, il ne permettra toujours pas de prévoir une campagne de communication grand public.
"Quand le grand public s’intéresse-t-il au Snav?", demande le président, « "lors des crises". L’occasion de communiquer dans les médias grand public sur la valeur ajoutée du professionnel, via le Snav, mais aussi le Seto ou level.com, dont les présidents respectifs, René-Marc Chikli et Frédéric Vanhoutte, sont présents au JEV.
Ce dernier voit d’ailleurs aussi des motifs de communiquer sur le sujet dans les périodes calmes, en s’appuyant sur les réseaux sociaux. Le site internet du Snav est d’ailleurs en train d’être refondu.
Autant de chantiers qui seront menés parallèlement à l’avancée d’un autre projet, de plus grande ampleur : la création de la confédération des acteurs du tourisme sur le modèle de la médiation du tourisme, et dont les deux premiers protagonistes, Snav et Seto, pourraient enfin être sur la même longueur d’onde.
Virginie Dennemont, à Marseille