Les guides et accompagnateurs peuvent être désormais embauchés en contrat à durée déterminée d'usage, et bénéficient d'avantages particuliers.
Dans un communiqué, Les Entreprises du Voyage annonce avoir signé, le 29 avril dernier, un accord avec trois syndicats majoritaires (CFDT, CFTC et CGT-FO), sur le statut des guides et des accompagnateurs.
Ces derniers sont désormais recrutables en contrat à durée déterminée d'usage (CDDU), ce qui n'existait pas jusqu'à présent. "Le CDDU était applicable dans des secteurs comme l'hôtellerie, mais pas dans le tourisme, ce qui obligeait les employeurs à être hors la loi ou à ne pas embaucher comme ils le souhaitaient", explique Valérie Boned, directrice des affaires sociales aux Entreprises du Voyage.
A savoir : le CDDU est plus souple que le CDD et correspond mieux au rythme de travail temporaire des guides et accompagnateurs. Contrairement au CDD, qui ne peut pas être renouvelé plus de deux fois, le CDDU est renouvelable autant de fois que nécessaire, tant qu'il s'applique dans un secteur répertorié.
Les Entreprises du Voyage et les syndicats de salariés ont négocié également des contreparties pour les guides et accompagnateurs : ces derniers perçoivent une prime de fin de mission de 10%, et bénéficient d'un abondement d'heures sur leur compte personnel de formation (CPF). "Dans un premier temps, cette nouvelle prime supplémentaire s'étalera sur une durée de trois ans", précise Valérie Boned.
Selon elle, la mise en œuvre de cet accord sera effective dans quatre à six mois, quand il aura obtenu la demande d'extension au-delà des adhérents des Entreprises du Voyage.
Statut d'autoentrepreneur
De son côté, la CGT a refusé de signer cet accord. Le syndicat rappelle que la prime de précarité est déjà acquise aux guides et accompagnateurs, du fait qu'ils signent des CDD, "même si certains employeurs se permettent de ne pas la donner en toute illégalité".
Quant à la formation, "elle est souvent un leurre pour ces professions car les salariés concernés n'y ont que très rarement accès par les entreprises où ils travaillent, et les possibilités de CPF ne correspondent pas toujours à leurs besoins pour évoluer".
La Confédération générale du travail constate qu'actuellement la mode pour les employeurs est d'obliger les salariés à adopter le statut d'autoentrepreneur, "méprisant ainsi le Code du travail et son lien de subordination. Le CDD dit d'usage ne changera rien à l'affaire, le Snav ayant refusé de rappeler ses adhérents à l'ordre sur ce sujet".
Catalina Cueto