Dans 4 mois, l’actuel président des EDV passera le flambeau. Difficile d’imaginer la suite des évènements sans la présence aux manettes de cette personnalité hors du commun. Assurément, les 600 participants devaient le penser en se dressant spontanément pour lui accorder une standing ovation appuyée.
30 ans de présidence depuis Afat, puis Selectour et enfin les EDV ça marque une époque ! Il n’en fallait pas moins pour faire vibrer la salle d’un hommage reconnaissant en clôture de congrès.
François-Xavier Izenic, animateur de REV23, de lui demander un succès et un échec mémorable marquant dans sa carrière :
Son choix porta sur 2 échecs anciens et un succès récent.
Échec
D’abord son incapacité à faire comprendre à Monsieur ‘’Bac + 18’’, l’ineptie de surtransposition française concernant la responsabilité de plein droit. Bruno Lemaire, encombré par son ‘’intelligence supérieure’’, incapable de distinguer la frontière entre le choix d’un client et la responsabilité de l’agence. Pourtant, un enregistrement audio devait le confondre lors d’une confrontation en direct, mais un problème technique en décida autrement. Regret.
Deuxième déconvenue, celle de l’échec du rachat d’Havas voyage. Jean Pierre Mas, sans incriminer personne, par élégance, tout en dédouanant Francois Xavier de Bouard, regrette cette occasion manquée tout en soulignant l’excellence de l’actuel management « capable de présider à la destinée de cette entreprise de façon remarquable. »
Succès
Sans hésiter une seule seconde, Jean Pierre Mas se félicite de son action pendant la crise du Covid, de la cohésion de l’ensemble de la profession pour « toutes les mesures octroyées pour sauver les entreprises du voyage et aussi d’être parvenu à faire considérer le métier d’agent de voyages aussi bien auprès des instances gouvernementales que du public. »
François-Xavier Izenic poursuit pour lui demander les principes de management qui l’anime :
L’actuel président des EDV de soutenir : « d’abord, il faut écouter, c’est le principe de base. Ensuite, il s’agit de savoir travailler en équipe. Jamais seul. Enfin, une fois les décisions entérinées, il faut s’y tenir. C’est la détermination qui compte ». Et de citer Camus : « le chemin importe peu, la volonté d’œuvrer suffit ».
Enfin, Jean Pierre Mas quelque peu agacé par certains contre-courants irresponsables, tient à engager la profession en direction du durable qui se présente comme le combat existentiel de ces prochaines années :
« Il y a 7 millions d’années, le Sahara était une mer, il y a 3 millions d’années apparurent les premiers hommes, il y a 2,5 millions d’années la terre constatait sa première migration, il y a 20 000 ans la température et les conditions permettaient d’aller en Grande-Bretagne à pied, le moyen âge perdait un petit 0.5 degré, l’année 1800 connût la petite glaciation avec – 0.5 degré. Rendez-vous compte de l’espace-temps qui accompagnait ces variations ! Par contre notre siècle, du fait de l’homme, vient de connaître une hausse de 2 degrés. Donc hors de question de faire un pas de côté pour éluder. Il faut s’atteler à ce phénomène et créer une commission paritaire sur l’externalité positive du tourisme. »
Et d’ajouter
« Le sur tourisme, est un mot à la mode. Ça passera. Quant aux réactions hostiles des populations, c’est au politique d’avoir le courage de réguler et de ne pas faire porter la responsabilité sur les touristes. »
En ajoutant que la CAT (Confédération des acteurs du tourisme) y travail en se félicitant de l’adhésion nouvelle de la FNAM, « denier maillon à s’inscrire pour pouvoir revendiquer la représentativité totale de la profession. »
Pour autant, il compte bien mettre à profit le temps que lui accorde encore sa présidence pour peser au niveau européen, à travers l’actuel gouvernement avec lequel il est en phase, contre le projet de limitation des acomptes.
Autre chantier qui lui tient à cœur : celui des resserrement des délais de paiement. Il souhaite les assortir à la seule condition que les sommes engagées ne soient libérées que si les clients partent bel et bien. Autrement dit : « s’il doit y avoir un raccourcissement des délais de paiement, je propose de séquestrer les versements jusqu’au départ des clients afin de nous préserver de toutes éventuelles défaillance des compagnies. »
Il fallait bien conclure. François-Xavier Izenic, choisi de rappeler l’époque où il publiait des éditos sur Tour Hebdo, souvent acide, qui attiraient la désapprobation ouverte des personnes incriminées, mais jamais celle de Jean Pierre Mas, même s’il n’était pas épargné. Respect.
Au tour de Jean Pierre Mas de conclure lui-même. Cette ‘’personnalité hors du commune’’ s’attachant à remercier ses équipes comme l’ensemble de la profession de lui avoir accorder confiance, sans oublier de dire un mot pour sa femme « de l’avoir supporté même quand il était insupportable. »
Personne, vraiment personne n’a échappé à l’émotion quand il ajoute un dernier mot avec des trémolos dans la voix, avant de descendre de l’estrade, en allant vers elle : « que serais-je sans toi ? »
Et nous : qu’allons-nous devenir sans toi ?