A huit voix contre sept, Laurent Abitbol rempile de justesse pour un second mandat à la tête de Selectour. Son projet de "New Coop" peut-il encore voir le jour ?
On est loin du raz-de-marée de l’an dernier lorsque Laurent Abitbol avait été élu à l’unanimité. Un an plus tard, la donne a déjà changé et la confiance a largement chuté.
Hier soir, à l’issue de l’assemblée générale annuelle du réseau, Laurent Abitbol a été réélu président de Selectour par les membres du conseil d’administration mais à seulement huit voix contre sept pour Carole Cresson (Carol’s Voyages).
Le président du groupe Marietton, qui succède depuis l’an dernier à Dominique Beljanski, a bien failli tirer sa révérence. Et pour cause. Aucun des six administrateurs sortants (Dominique Beljanski, Cécile Eglessies, Bernard Garcia, Alain-Philippe Jomeau, Rémy Pons et Jean-Marie Seveno) n’a été réélu au conseil d’administration et il s’en est fallu de peu pour que les cinq nouveaux administrateurs élus plus tôt dans la journée réussissent leur pari.
Tous issus de "l’opposition", Alain Alvarez (Rueil Voyages), Marc Boehm (Altitude Voyages), Caroline Bouillot (Travel Connaisseurs), Nathalie Le Pourhiet (Excellent Voyages) et Nathalie Mornas (Daumesnil Voyages) intègrent donc le conseil d’administration de Selectour pour une durée de trois ans.
Quel avenir pour la "New Coop" ?
L'hyperprésidence de Laurent Abitbol, sa volonté de bousculer les codes et les fondements du réseau, son franc parler et le changement de modèle économique qu’il veut mettre en place rapidement suscitent désormais la méfiance d’une grande partie des adhérents et ils l’ont exprimée hier dans les urnes.
Dans ces conditions de défiance, Laurent Abitbol peut-il encore mener à bien son projet de "New Coop", qui divise au sein même de son conseil d’administration et qui a mis le feu aux poudres ?
Ce projet, qui prévoit notamment d’ouvrir le capital de Selectour Entreprise, pourrait ne jamais voir le jour. Les deux administrateurs qui le défendaient encore la semaine dernière auprès de la presse, Jean-Marie Seveno (à l’origine du projet) et Alain-Philippe Jomeau (rapporteur), n’ont pas été réélus hier.
De plus, Laurent Abitbol s’est engagé auprès des adhérents du réseau à ne le déployer que s’il récoltait au moins 66% des suffrages lors de son vote en décembre prochain. Désormais, rien n’est moins sûr.
Céline Perronnet