Interdiction des séjours, mise en quarantaine, fermeture de lieux publics … Nos voisins plus ou moins proches prennent des décisions drastiques pour essayer d’enrayer l’épidémie.
Italie
Le Premier ministre italien Giuseppe Conte a annoncé mercredi la fermeture de toutes les écoles et universités jusqu’au 15 mars et demandé de limiter les contacts au sein de la population pour contrer l'épidémie de coronavirus qui a déjà fait 107 morts, soit le troisième pays le plus touché au monde. L'Italie est juste derrière la Chine et la Corée du Sud en nombre de contaminations, avec plus de 3 000 cas.
Les écoles et universités étaient déjà fermées dans les trois régions les plus touchées: la Lombardie (la région de Milan), l'Emilie-Romagne et la Vénétie (autour de Venise).
Par ailleurs, les matchs de foot devront se jouer à huis clos, a-t-il dit, confirmant des informations des médias, qui assurent aussi que les supporteurs n'auront pas non plus accès aux entraînements des équipes. Ces mesures devraient être valables un mois. Le gouvernement va demander aussi d'éviter au maximum rassemblements et foules. C'est pourquoi tous les salons, conférences et congrès devraient être reportés, en particulier dans le secteur de la santé, de manière à libérer au maximum le personnel sanitaire. La Biennale d'architecture qui devait se tenir en juin a été repoussée au mois d'août.
Allemagne
"La prochaine étape" en cas d'aggravation de l'épidémie sera de "concentrer les capacités sur les patients grièvement malades" en repoussant notamment des opérations non-urgentes, a affirmé mardi le ministre de la Santé, Jens Spahn. "Mais nous n'y sommes pas encore", a-t-il insisté. Des quarantaines de villes ou régions entières seront décidées en "dernier ressort", a dit en outre le ministre de l'Intérieur, Horst Seehofer.
Royaume-Uni
Le pays pourrait fermer des écoles, encourager le télétravail et "réduire le nombre de grands rassemblements" dans le but de retarder l'épidémie. Puis en cas d'aggravation de la situation, la police doit "se concentrer sur les crimes sérieux et le maintien de l'ordre public" et les hôpitaux devront retarder les interventions non-urgentes. Du personnel médical à la retraite pourrait être rappelé.
Pologne
Le Parlement a adopté dans la nuit de lundi à mardi une série de moyens légaux exceptionnels. Le gouvernement pourrait, en cas d'épidémie, limiter certains droits et libertés civiques, imposer des charges exceptionnelles à l'administration publique, contourner le code des commandes publiques, intervenir directement sur le marché des médicaments ou recourir à l'armée. Le texte doit encore être approuvé par le Sénat et le chef de l'Etat.
Grèce
Un décret prévoit la possibilité d'interdire temporairement les voyages depuis et vers des pays comptant de nombreux cas de contamination, ainsi que de réquisitionner des lits dans des hôtels et des cliniques privée. Le texte prévoit aussi d'autoriser la fermeture temporaire "d'espaces couverts de rassemblements publics", comme des écoles, des lieux de culte, descinémas, des théâtres, des gymnases et des entreprises.
Ile Maurice
L’Ile Maurice, qui ne comptabilise pour le moment aucun cas de coronavirus, durcit ses conditions de séjour. L’office de tourisme annonce ce jour que "Les voyageurs ayant visité ou transité en Auvergne-Rhône-Alpes, dans les Hauts de France et en Ile de France et présentant des symptômes grippaux seront automatiquement mis en quarantaine à leur arrivée". Idem pour les voyageurs ayant visité ou transité en Allemagne lors des 14 derniers jours.
Israël
L'Autorité palestinienne vient d’annoncer l’interdiction pendant deux semaines des séjours de touristes en Cisjordanie et la fermeture de la basilique de la Nativité à Bethléem jusqu’au 20 mars, après de premiers cas suspectés du nouveau coronavirus dans ce territoire occupé par Israël. Le ministère palestinien de la Santé a appelé les églises et mosquées, entre autres, à fermer par crainte de contagion du virus.
Le groupe aérien Lufthansa a annoncé dans la foulée la suspension de tous ses vols vers Israël à partir du 8 mars et jusqu'au 28 mars.
Japon
Le Japon vient de décider de placer en quarantaine pendant deux semaines tous les passagers en provenance de Chine et de Corée du Sud en raison de l'épidémie de coronavirus, a annoncé le Premier ministre japonais. Le gouvernement appelle les touristes en provenance de Chine, où est apparu le virus, et de Corée du Sud, fortement atteinte par l'épidémie, de reporter leurs voyages au Japon et il annulera les visas des voyageurs venant de ces deux pays.
Thaïlande
Les célèbres "Full moon parties" (fêtes de la peine lune), qui contribuent largement à la réputation festive de la Thaïlande, sont annulées jusqu'à nouvel ordre à cause du coronavirus, un nouveau coup dur pour le tourisme, en berne dans le royaume depuis le déclenchement de l'épidémie. En quelques années, ce petit rassemblement s'est transformé en un événement mondialement connu. Jusqu'à 30 000 personnes, en majorité des jeunes voyageurs occidentaux, descendaient chaque mois sur la plage de Haad Rin.
En début de semaine, le ministre de la Santé thaïlandais, Anutin Charnvirakul, a crée la confusion, annonçant sur Facebook que les visiteurs en
provenance de neuf pays (Chine, Corée du Sud, Japon, Allemagne, France, Singapour, Italie, Iran, Taiwan) seraient placés en quarantaine à leur entrée
sur le territoire thaïlandais, avant de supprimer son message.
Cet après-midi, le nombre de cas connus ou avérés s’élevait dans le monde à 96 888 depuis le début de l'épidémie, dont 3 305 décès, dans 84 pays et territoires. Principaux pays touchés : Chine continentale (80 422 cas), Corée du Sud (6 088 cas), Iran (3 513 cas) et Italie (3 089 cas). La France compte actuellement 377 cas, dont 6 décès.