Le mercredi, c'est permis ! Thierry Beaurepère est de retour pour vous faire part de son humeur du moment. Il vous livre sa première analyse des ventes été entre deux séances de bronzette. Bonnes vacances !
Il fait chaud, bien trop chaud pour travailler comme disait une pub pour une boisson citronnée. Et pourtant ! N'écoutant que mon courage, mais surtout sous la pression « amicale » de ma rédactrice en chef, c’est les stores fermés et le ventilo allumé, comme dans un épisode de Columbo, que j’écris cette dernière chronique de la saison, en espérant que les gouttes de sueur qui s’écrasent sur le clavier ne court-circuiteront pas mon PC…
Est-ce ce coup de chaleur qui me fait prendre de tels risques avant les vacances ? J’ai décidé d’en profiter pour dresser un premier bilan de la saison touristique, alors même que le mois de juillet n’est pas encore achevé ! Et avant que les experts ne déferlent dans les médias, avec leurs premières enquêtes réalisées au doigt plus ou moins mouillé — une pratique d’autant plus aléatoire que la chaleur ambiante vous grille l’auriculaire plus vite qu’une merguez sur un barbecue Weber.
Je fais donc le pari que cet été, grâce aux ventes de dernières minutes, les TO auront une fois encore sauvé leur saison, mais avec des marges dégradées. Vingt ans que cela dure, aucune raison que ça change ! Une différence néanmoins : l’an dernier, c’était la faute à nos footeux qui, en rapportant la coupe à la maison, avaient fait oublier les vacances aux Français. Cette année, ce sont les gilets jaunes qui ont effrayé les clients au printemps. Ou quand le jaune donne du bleu à l’âme aux tour-opérateurs…
Coté destinations, les Entreprises de Voyage ont divulgué leurs premiers pronostics il y a quelques semaines. Le tiercé gagnant devrait être Maroc/Tunisie/Turquie, au détriment de l’Espagne, du Portugal et de la Grèce. Ainsi va la mode, un perpétuel recommencement. Nos couturiers stars ne diront pas le contraire, eux qui ont réussi à rendre le « jean neige » et le bombers des années 80 à nouveau tendance !
L'Atlantique à l'honneur cet été
En France aussi, pas besoin de sondages sortis des plages. Je vous parie mes droits d’auteurs que cet été, les Français préféreront l’Atlantique à la Méditerranée. Après tout, pourquoi aller s’entasser sur la Côte d’Azur quand il fait aussi chaud sur la Côte de Lumière (en Vendée, pour les non-initiés) ? La faute au changement climatique, vont nous expliquer les experts. Greta Thunberg — aussi sympa que Mercredi, la fille de la Famille Addams — est venue le rappeler à nos députés. Comme le suggérait le satirique Gorafi, on pourrait d’ailleurs diffuser les discours de la jeune activiste suédoise dans les avions pour inciter les passagers à préférer le train. Plus efficace qu’une taxe !
A moins que les Français ne délaissent tout simplement le sud de la France parce que les prix y sont devenus prohibitifs. Dans le Languedoc (et ce n’est pas la côte d’Azur !), le bienheureux « pays du camping », on a oublié les promesses d’hier, lorsque l’on a bâti des stations balnéaires pour tous. Il faut aujourd’hui débourser au minimum 1 000 € pour s’offrir une semaine en mobil-home en bord de mer en août. Les chics paillottes poussent comme des champignons à la Grande-Motte.
Et à Palavas-les-Flots, symbole des vacances populaires, le groupe Costes (celui de la rue Saint Honoré à Paris) vient d’ouvrir un hôtel de luxe… Comment concilier montée en gamme, augmentation des recettes et tourisme pour tous ? Le gouvernement du « En même temps » promet de travailler à cette équation insoluble à la rentrée. D’ici là, je vous laisse y réfléchir les pieds dans le sable. Vous avez deux heures ! Bonnes vacances…