A l’occasion sur Salon mondial du tourisme de la semaine dernière, plusieurs experts se sont exprimés pour alerter sur les dangers de la surexploitation touristique de certaines destinations.
Selon une étude du cabinet McKinsey, 36 % des habitants de destinations saturées considèrent que « les visiteurs internationaux mettent trop de pression sur leurs pays », contre 18 % il y a seulement six mois. Et cela ne risque pas de s’arrêter puisque l’Organisation mondiale du tourisme a recensé 1,3 milliard de déplacements touristiques internationaux en 2017, une progression moyenne de 4 à 5% annuellement depuis 10 ans. La barre des 2 milliards de séjours internationaux pourrait être franchie d’ici une quinzaine d’années.
« La croissance impressionnante du tourisme est liée à l’explosion des classes moyennes dans les pays émergents, comme la Chine, l’Inde ou les pays du Golfe. Et elle va se poursuivre », explique Roland Conrady, directeur scientifique de l’ITB Berlin. De fait, la Chine est d’ores et déjà le premier « exportateur » de touristes internationaux et l’on estime que 135 millions d’entre eux sortiront du pays cette année. La France est, en Europe, la première destination privilégiée d’accueil des touristes chinois.
Les conséquences se font sentir par une sur fréquentation des sites majeurs, en France, mais dans toutes les grandes destinations touristiques provoquant les premiers phénomènes de rejet à Venir, Barcelone, Dubrovnik, …. « On est parfois arrivé à la limite de l’acceptable et cela devient contre-productif pour l’attractivité des sites », reconnaît Didier Arino, directeur du cabinet Protourisme.
Le sujet est désormais à l’agenda de l’OMT qui a lancé les premières alertes lors de l’TB de Berlin et veut sensibiliser les autorités nationales touristiques à la question. Des tests sont déjà engagés avec l’instauration de quotas, des limitations d’horaires, des régulations de populations.