Paris sera toujours Paris. Les Américains ont longtemps raffolé de l’accent de Maurice Chevalier, et se bornent encore à représenter les Français à vélo, béret vissé sur la tête (si si, repassez-vous les scènes de destruction massive de 2012 et du Meilleur des mondes). Certes, les clichés font vendre. Mais à trop se reposer sur ses lauriers, la capitale ne génère pas les recettes touristiques dignes de son patrimoine. A priori, on accueille donc favorablement la nouvelle classification hôtelière, dotée d’un label « palace » officiel. On en espère une meilleure promotion de ces établissements d’exception, comme seules peuvent en offrir les métropoles chargées d’histoire, et une saine émulation, susceptible de réveiller quelques belles endormies. Il se murmure par exemple, et de plus en plus fort, que le Crillon ne tient ses galons de « palace » qu’à l’âge canonique de son édifice et à son panorama sur la plus belle place du monde. Jugement sévère sans doute. Toutes les adresses prestigieuses ne peuvent pas prétendre aux largesses faramineuses d’un prince Al Waleed au Georges V. D’autant qu’en la matière, disposer d’une belle vitrine mondiale tient souvent lieu de retour sur investissement. Certains relèvent tout de même le gant, à l’instar du nouveau propriétaire du Royal Monceau, qui a laissé carte blanche à Philippe Starck pour revisiter le palace « à la papa ». Le promoteur de la chaise en Plexi pourrait bien y détrôner le fauteuil Louis XV. Pour la petite histoire, le designer a prévu une guitare dans chaque chambre. Sympa. À condition de pouvoir se faire livrer aussi une batterie, un piano et une harpe. Le service et encore le service. Ça aussi, il faut que ce soit Paris !