L’important, disait Oscar Wilde, c’est « d’être constant ». Dans le genre « je suis le plus fort et je vous emm… », il faut reconnaître à Iata une certaine régularité. Au sein de cette auguste association un rien poussiéreuse, on privilégie depuis longtemps le bing bing au bling bling. Et autant taper sur plus petit que soi, j’ai nommé les agences de voyages. Dernier épisode de l’amour vache qui lie la distribution aux compagnies aériennes : la fin du billet papier. En effet, à compter du 31 mai, le BSP ne fournira plus de coupon ATB et n’acceptera aucune émission papier. Et sinon ? L’agence émettrice recevra un avis de débit (ADM) alors que le client pourra se voir refuser l’embarquement à bord du vol et sera contraint de racheter un billet électronique. Jusque-là, tout va bien, sauf qu’il y a de nombreuses compagnies aériennes membres de Iata qui n’utilisent encore que des billets papier. Selon l’Ectaa, elles représenteraient tout de même 10 % de l’activité des agences de voyages ! Mais Iata s’en moque et refuse de considérer les problèmes posés par la fin des billets papier. Résumé : c’est aux agences de voyages de palier les déficiences de certains membres de Iata. On croit rêver ! C’est symptomatique d’un rapport de force totalement déséquilibré dont profitent les compagnies aériennes chaque fois qu’elles en ont l’occasion. Les relations qu’elles entretiennent avec les agences de voyages ne sont pas près de s’arranger. Selon Welmer Blom, vice-président des ventes et des services chez KLM, qui s’exprimait en mars dernier lors d’une conférence sur le voyage d’affaires à Amsterdam, les transporteurs aériens souhaitent réduire leurs coûts de distribution de 4 points d’ici cinq ans. Aujourd’hui, ces derniers représentent 11 % des coûts totaux d’une compagnie aérienne. Ils ne devront donc peser bientôt que 7 %. Voilà qui est de nature à détendre l’atmosphère. Un peu de douceur dans un monde de brutes…