La vague ch’tie, soulevée par le film de Dany Boon, est en train de nous submerger ! Les Ch’tis sont partout ! Même Jean-Luc Dufrenne, le président de la commission communication du Snav, à l’initiative d’un dépliant qui fait débat, est un « tchio » (petit) gars du Nord. Au départ, l’idée est plutôt astucieuse. Au lieu de faire une campagne de publicité à la radio coûteuse et inefficace, le syndicat choisit de s’adresser directement au grand public sur un salon ciblé (le Map). Enfin ! Même si la démarche est motivée par des contraintes économiques, elle va dans le bon sens. D’autre part, à travers ce dépliant, le Snav veut mettre en valeur sa marque et sa valeur ajoutée. Rien de plus légitime et ceux qui le critiquent sur ce point lui font un mauvais procès. Sauf qu’une fois de plus, et je me répète depuis plusieurs semaines, le syndicat met l’accent dans ce dépliant sur le statut d’agent de voyages et non sur l’activité. On y lit en effet que « pour vous, chaque agence de voyages, membre Snav, s’engage ainsi sur les points suivants : posséder une licence d’agent de voyages ; posséder une garantie financière ; bénéficier d’une police d’assurance de RCP ; respecter le CAP ». En s’attardant sur le sacro-saint statut, le consommateur sera-t-il réceptif ? J’en doute. Licence, garantie financière, RCP : qu’est-ce que cela signifie pour lui ? Pas grand-chose. Est-ce une garantie de professionnalisme ? Non, cent fois non. Par ailleurs, mettre en avant sa valeur ajoutée, c’est par définition se différencier par des « plus ». Or, toutes les agences de voyages de base, membres du Snav ou non, possèdent licence, garantie financière et RCP. En vérité, la seule différence, c’est le CAP qui signifie Compétence, Accueil et Professionnalisme. Sauf que derrière ces trois mots, il n’y a rien ou si peu et que personne au Snav ne contrôle ses adhérents sur ces points-là. En revanche, à condition de lui donner du contenu, le CAP pourrait devenir une sorte de label qui privilégierait l’activité au statut, ce qui, à mon sens, serait beaucoup plus parlant pour le consommateur. Comme on dit dans le Nord, « ch’est clair comme du jus d’chique » (il n’y a pas l’ombre d’un doute).