A peine élu, le nouveau président fait des vagues ! Bon, faut dire qu’en quelques jours, le programme des festivités a été légèrement modifié : Nico avait annoncé une retraite dans un monastère, le voilà sur un yacht de luxe à faire des ronds dans l’eau au large de Malte. On « habite la fonction » sans doute mieux dans un jacuzzi qu’en savourant un bon Chaussée aux moines. Autant dire que cette croisière n’amuse pas grand monde, mais ne comptez pas sur moi pour participer au carnaval des hypocrites ! Encore une polémique bien française : on est scandalisé par les parachutes dorés de certains patrons voyous mais on regarde avec indulgence les gains mirifiques d’un joueur de football ou d’une starlette du showbiz. Eh oui, il y a des riches qui n’indignent pas les pauvres et ceux-là d’ailleurs, on louche sur leurs yachts à quai en bavant d’admiration. Et puis, c’est bien connu, le Français n’est jamais content. Si Nico était allé dans un camping, on aurait dit tout de suite : « c’est du chiqué, il veut faire peuple, sus au démago ». Comme a dit Catherine Nay, la très droitière journaliste politique d’Europe 1 : « il ne va tout de même pas passer ses vacances dans un Pierre Vacances à Brest ! » Gérard Brémond, le patron de ces infâmes bouis-bouis, a sans doute apprécié, de même qu’au passage, les Bretons (Brest est une très jolie ville ; si, avec un parapluie et des bottes). Bref, Nico a en tous les cas fait des heureux : les responsables du tourisme de Malte qui ne s’attendaient sans doute pas à pareille publicité ! Au point que les journalistes recevaient au plus fort de la polémique un communiqué de presse de l’office du tourisme intitulé : « José Carreras, Brian Adams et Robert Plant… sont aussi à Malte ». Le tourisme de luxe peut aussi lui dire merci. Entre le Fouquet’s et le Paloma, Nico a joué les hommes-sandwich pour le tourisme haut de gamme, peut-être pas le tourisme haut de gamme conviviââl cher au fils de l’un de ces prédécesseurs mais plutôt un tourisme haut de gamme très élitiste. En réalité, moi dans cette affaire, ce qui me met très en colère, c’est qu’il n’ait pas utilisé les services d’un agent de voyages pour organiser ses vacances. Au moins Chirac, il avait souvent le respect de l’intermédiaire, lui, quand il partait se reposer. Et en liquide, s’il vous plaît ! Certes, c’était l’argent du contribuable mais tout de même. Tout se perd ! Oui, chers lecteurs, je suis en colère. Mais il y a des colères très saines.