L’internaute voyageur en a marre. Marre qu’on le prenne pour un pigeon. Marre que les comparateurs lui présentent des classements par prix hors taxes, et que les opérateurs les mieux dotés en fonds marketing s’achètent royalement les places de choix en tête de liste. Au final, le fournisseur réellement le moins cher a toutes les chances (les risques) de se voir relégué loin dans le classement. Alors l’internaute se rebiffe, se plaint. La DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes) s’en mêle. Résultats des courses : 10 % de la centaine de sites de voyages visités sont épinglés par l’organisme, moyennant rappels à l’ordre ou procédures. Au même moment, le Snav entre dans la danse pour tenir son rang de gendarme de la profession et promettre une charte de bonne conduite. Ici et là, on entend plein de gros mots comme « éthique », « déontologie »…
Bref, on nous promet la mutation de la jungle en monde vertueux, l’avènement du conseil désintéressé et du contenu, le grand retour aux sources de l’internet, un truc frais comme une tartine de confiture de rose, où David a toutes ses chances contre Goliath. Et les opérateurs profitent de l’explosion des blogs et des forums pour soutenir leurs efforts de transparence. Une façon de surfer sur la déferlante interactive et d’attirer l’internaute, qui a tendance ces derniers temps à se sentir pousser un moi virtuel gros comme un camion en donnant son avis sur tout. Ou comment le marketing peut récupérer une lame de fond. A condition de ne pas prendre le client pour une tête de… gondole. On attend de voir.