Un effet Coupe du monde. Tout le monde l'espère au lendemain de la victoire du Onze tricolore sur l'Espagne et se rappelle 1998 quand le triomphe des Bleus avait dopé l'économie française. Chirac compte dessus pour endiguer enfin sa dégringolade dans les sondages. Quant au gouvernement, il croit dur comme fer à l'impact d'une victoire sur la croissance molle, la consommation et le moral des ménages. Il n'y a finalement que les économistes pour afficher quelques réserves sur les effets supposés positifs de la Coupe du monde. Mettant de côté une hypothétique victoire française, beaucoup d'entre eux ont d'ailleurs plutôt souligné l'effet inverse, redoutant pendant la Coupe du monde une faible propension à consommer, une baisse de l'activité et du nombre d'heures travaillées. Les professionnels du tourisme, qui éprouvent depuis un petit bout de temps déjà les pires difficultés à vendre l'été, ne sont pas loin de penser la même chose. Et ce n'est pas la dernière enquête du ministère délégué au Tourisme, réalisée par BVA, qui va les rassurer. On y apprend notamment que les intentions de départ des Français en vacances cet été ne cessent de fléchir année après année. Selon ce baromètre, ils sont 50 % à vouloir partir pour des séjours de 4 nuits et plus, alors qu'ils étaient encore 63 % en 1998 ! Par ailleurs, 48 % de ceux qui vont partir ont l'intention, pour leur séjour principal, d'utiliser un hébergement non marchand contre 38 % en 2004, année du précédent baromètre. Dernière mauvaise nouvelle : ceux qui comptent partir à l'étranger sont 31 % à vouloir réserver sur internet et 25 % seulement à passer par une agence de voyages. Bref, le tourisme est dans le rouge et on compte sur les Bleus pour en sortir. S'il n'y a pas de miracle économique à attendre d'une victoire de la bande à Zidane, on peut toujours parier sur ses effets psychologiques temporaires qui pourraient redonner un peu de confiance aux consommateurs. Depuis 1998, on le sait, rien ne vaut une bonne petite Coupe du monde pour le moral des troupes.