Dans la série « de qui se moque-t-on ? », Jean-Pierre Raffarin a encore une fois volé la vedette lors de la présentation des (mauvais) chiffres du chômage pour le mois de mars en constatant « une décélération de l’augmentation du chômage depuis le début de l’année » ! Le pire, c’est que ce sont les mêmes qui après chaque élection s’étonnent de la désaffection des Français pour la politique. Chômage en hausse, pétrole hors de prix, moral en berne, croissance molle : pas de doute, les clignotants sont au vert. Bref, résumons. Dans ce pays, il y a de moins en moins de gens qui produisent et créent des richesses : entre les retraités, les fonctionnaires, les chômeurs, les allocataires de toutes sortes, les collégiens, lycéens et étudiants, ça commence peut-être à faire beaucoup. Je vous arrête tout de suite : ne pas produire ne signifie pas être inutile. Pas d’amalgame, ce n’est pas mon propos. Mais c’est une simple règle mathématique : jusqu’à quel stade ceux qui produisent seront-ils encore assez nombreux pour payer en faveur de ceux qui ne produisent pas ? Posez la question aux chinois, ça les ferait bien marrer. Quoiqu’il en soit, cette question en appelle une autre pour notre secteur : grâce aux 35 heures, il y a de plus en plus de temps libre et pourtant les Français ne partent pas davantage en voyage. Il va falloir se le dire une bonne fois pour toutes : les Français n’ont plus d’argent. Les ratios de l’APS le montrent : les volumes d’affaires des agences de voyages ne progressent pas ou peu ces dernières années. Et manifestement, il n’y a pas de raison que ça change. Or, dans le cadre de la commission zéro, si les agences ne peuvent jouer sur l’effet volume, sur quels paramètres peuvent-elles intervenir ? Les coûts, encore les coûts, toujours les coûts. Or, toujours selon l’APS, les coûts salariaux constituent 53 % des charges totales d’une agence. Pas très rassurant pour le maintien de l’emploi dans les agences de voyages si la situation économique ne s’améliore pas dans les mois qui viennent.