Des familles de victimes de l'AF 447 accusent le bureau de garder le silence sur une version des faits qui serait partiale.
Des familles de victimes du crash du vol Air France Rio-Paris ont demandé à la juge d'instruction chargée du dossier l'audition des représentants du Bureau d'enquête et d'analyse (BEA), dont elles mettent en cause la partialité.
Dans cette lettre de 18 pages adressée à la juge parisienne Sylvie Zimmermann, l'avocat des familles de quatre victimes de l'accident du vol AF447, Me Marc Fribourg, affirme que "les dires du BEA (sur le crash) sont délibérément choisis afin d'éviter les problèmes essentiels. En cela, et dans l'utilisation de la rédaction, il n'est pas sincère".
Selon lui, "les rapports du BEA exigent des explications du BEA, et non seulement des experts judiciaires. Il faut que les dirigeants du BEA sachent qu'ils ne peuvent pas occulter les faits en gardant le silence, et en évacuant les problèmes occultés par la voie de simples affirmations ou des diversions".
Dans son troisième rapport d'étape sur l'accident, qui a fait 228 morts dans la nuit du 31 mai au 1er juin 2009 au large du Brésil, le BEA a pointé une mauvaise réponse des pilotes aux principaux incidents des dernières minutes du vol : le givrage des sondes de mesure de vitesse et le décrochage de l'avion.
Les enquêteurs ont en revanche jugé "prématurée" une recommandation sur l'alarme de décrochage des A330, dont Air France accuse le fonctionnement erratique d'avoir "fortement" handicapé son équipage.
Thierry Vigoureux