Le groupe aérien allemand a accepté, hier après-midi, d'augmenter le salaire de ses pilotes, mettant un terme à trois ans de bras de fer.
C’est une victoire pour le syndicat Cockpit. Le 15 février dernier, Lufthansa a accepté d’augmenter le salaire de ses 5 400 pilotes de 8,7%. Les compagnies Lufthansa, Lufthansa Cargo (fret) et Germanwings sont concernées par cet accord.
Cette hausse se fera progressivement d’ici à 2019, à laquelle s’ajouteront des primes de 5 000 à 6 000€ par pilote. Un geste jugé "acceptable" par le syndicat majoritaire des pilotes allemands, Cockpit, dans un communiqué.
Ce compromis entraînera une augmentation des coûts salariaux d’environ 85 millions d’euros par an, selon le groupe. C’est pourquoi la direction de Lufthansa entend compenser cette mesure en affrétant 40 avions, dont l’équipage ne sera pas concerné par cet accord. Un partenariat similaire a déjà été conclu avec Air Berlin à l’automne 2016 pour louer 38 appareils, équipages compris, pour sa compagnie low cost Eurowings.
Fin d'un bras de fer vieux de 3 ans
Chez Lufthansa, le conflit social entre le syndicat Cockpit et la direction durait depuis 2014. Les différents mouvements de grève des pilotes ont coûté 351 millions d’euros au groupe aérien entre 2014 et 2015, selon la direction. En novembre dernier, un nouvel épisode de grève a coûté 100 millions d’euros de plus à Lufthansa.
Un accord en tout cas bien différent de celui présenté par la direction d’Air France à ses pilotes, le 9 février dernier. Le projet stratégique d’Air France-KLM, "Trust Together", est sérieusement chahuté par les syndicats qui contestent notamment sa mesure-phare : le projet de création d’une compagnie low cost, "Boost". Ici, pas question de négocier des hausses de salaires : la compagnie française souhaite recruter du personnel naviguant 40% moins cher.
Manon Gayet avec AFP