La Scara, le syndicat professionnel des compagnies aériennes autonomes, dénonce le coût de la liaison ferroviaire rapide entre Roissy et la Gare de l'Est.
La déclaration d’utilité publique du CDG Express parue hier fait hurler les membres du Scara, le syndicat des compagnies aériennes autonomes. Ce dernier considère que ce texte permettant les expropriations et le démarrage des travaux a été signé à la va-vite, à la veille des élections présidentielles. Le préfet d'Île-de-France considère que "les réserves ont été levées", ce qui n’est pas l’avis du Scara.
Le syndicat martèle que le coût réel actuel est de 1,7 milliard d'euros (évaluation de 2014) et non pas de 1,4 milliard d'euros, qui ne prendrait pas en compte le matériel roulant nécessaire. Autre sujet d'inquiétude : quid du financement du passage de la zone du boulevard périphérique où la mairie de Paris souhaite implanter des jardins et voir le CDG Express passer en souterrain ?
Le financement du tunnel n’est pas budgété. Un autre passage souterrain est prévu au cahier des charges mais omis dans le devis, à savoir la liaison entre les gares de l’Est (où arrivera le CDG Express) et du Nord-Magenta, qui pourrait être très coûteuse en milieu urbain.
La Scara recommande de s'appuyer sur la future ligne 17 du métro
Les recettes basées sur un coût de 1,4 milliard d'euros sont insuffisantes, selon le Scara, qui se demande s’il y aura les huit millions de passagers annuels payant 24€ le trajet, ticket de métro non compris. A comparer avec le forfait actuel de 50€ d’un taxi en porte-à-porte. De plus, la taxe que paieront tous les passagers aériens embarquant ou débarquant à Roissy sur leurs billets d'avion n’est plus d’un euro, mais de 2,8€. Le Scara craint que CDG Express suive le même sort qu’Orlyval qui doit être détruit quand la ligne 14 desservira l’aéroport sud-francilien.
Le Scara préconise donc d'utiliser la future ligne 17, qui desservira en 2023 Roissy-CDG depuis la station Pleyel elle-même connectée à la 14 vers Madeleine, Châtelet, Gare de Lyon, Orly, etc. et vers la Défense. Ces infrastructures, elles, sont financées. Les représentants des compagnies aériennes souhaitent seulement que l’on ajoute des possibilités aux rames directes allant de Paris à CDG pour doubler les trains omnibus. Et pour cela, il faudrait prévoir deux ou trois stations supplémentaires à la ligne 17 (La Courneuve, Gonesse)
Une technique simple, selon les experts de la SNCF interrogés, à partir du moment où le fonctionnement de cette ligne est automatique. Le projet actuel de CDG Express à conduite manuelle emprunte en partie les voies du RER B et ses quatre sillons, et demeure soumis aux perturbations de l'axe et à ses conflits sociaux. Reste que l’avenir du projet actuel de CDG Express peut toujours être remis en cause par le gouvernement qui sera aux commandes après les élections présidentielles…
Thierry Vigoureux