Le trafic civil a néanmoins repris à Saint-Barth désormais reliée en direct avec Pointe-à-Pitre.
A Grand Case, l’aérodrome de Saint-Martin (SFG) a repris son activité dès le week-end dernier, à peine perturbé par le passage de Jose. La population s’y presse pour quitter l'île. Construits récemment en dur, l’aérogare, la tour de contrôle et le bâtiment des pompiers ont globalement résisté à Irma. Toutefois, en l’absence d’une station météo et d’une clôture sécurisée, les compagnies aériennes ne peuvent assurer des vols selon la règlementation du transport public.
Aussi, pour transporter des réfugiés, les ATR d’Air Caraïbes et d’Air Antilles Express et des avions régionaux de 50 à 70 sièges ont été réquisitionnés et affrétés par les autorités civiles et militaires. Celles-ci déterminent la liste des passagers pouvant embarquer. "Les priorités d'embarquement sont les suivantes : malades, blessés, touristes, enfant de moins de trois ans avec un accompagnateur, puis enfant de moins de six ans avec un accompagnateur", a indiqué à l'AFP un porte-parole de la sécurité civile. Une vingtaine de rotations vers la Guadeloupe a été effectuée lundi. En revanche, à Saint-Barth, le trafic commercial normal n’a repris qu’hier et Air Antilles Express a assuré dix rotations vers Pointe-à-Pitre. A l’arrivée en Guadeloupe, une cellule d'accueil et d'orientation a été mise en place à l'aéroport.
Vers un retour des vols la semaine prochaine
A Saint-Martin, la commercialisation normale des vols pourrait toutefois reprendre la semaine prochaine quand la sécurisation au sol de l’aéroport de Grand Case pourra être assurée sans la protection de l’armée. Les systèmes informatiques de l’aérogare sont opérationnels, alimentés en électricité par des groupes électrogènes. En période normale, on compte trois allers et retours quotidiens Air Caraïbes vers Pointe-à-Pitre et trois autres d’Air Antilles Express. Des fréquences qui peuvent monter à cinq en période de pointe. Ces compagnies exploitent des ATR, des appareils correspondant à la longueur de 1 200 m de la piste.
Aussi, Air France qui prévoit de créer une navette temporaire en A320 de Guadeloupe à Saint-Martin, attend que l’aéroport de Juliana (SXM) côté hollandais soit ouvert avec sa piste longue de 2 300 m. Ces dessertes, dans un premier temps, sont indispensables pour permettre aux techniciens d’accéder à Saint-Martin, assurer la reconstruction et remettre en service les infrastructures touristiques.
Priorité aux sinistrés
Un vol supplémentaire AF4191 effectué en Boeing 777-300 d’une capacité de 468 sièges décollera ce soir, mardi, de Pointe-à-Pitre à 19h45 (heure locale) et arrivera à Orly demain à 9H40 (heure locale) en complément du vol quotidien AF793. De son côté, Air Caraïbes incite les passagers volontaires revenant de Guadeloupe qui peuvent retarder leur vol, de le faire. Ce qui permet à des personnes sinistrées d’en profiter. La modification du voyage pourra être effectuée sans frais sur les vols disponibles du 20 au 30 septembre 2017 en appelant le 0 820 835 835 (0,12€/min) ou en se rendant aux points de vente de la compagnie, dans la limite des places disponibles.
Arrivé à Pointe-à-Pitre ce matin à l’aube antillaise avec l’Airbus A330 présidentiel, Emmanuel Macron a déclaré pour couper court aux polémiques : "On ne peut anticiper ce qui n’est pas anticipable". Le président de la République a ensuite embarqué à bord d’un hélicoptère de l’armée à destination de Saint-Martin où il passera une partie de la nuit avec une patrouille militaire puis à Saint-Barthélémy.
Thierry Vigoureux