Selon Alexandre de Juniac, Pdg du groupe, cette compagnie a vocation à devenir "l'un des grands acteurs du low cost en Europe".
Dans une interview parue ce matin dans Les Echos, et à la veille de la journée des investisseurs organisée par Air France à Paris, Alexandre de Juniac, Pdg du groupe Air France-KLM, révèle qu’il est prêt à investir 1 milliard d’euros dans Transavia Europe pendant les cinq prochaines années, "voire 1 milliard supplémentaire ultérieurement".
Dès le mois d'avril, trois bases seraient créées dans d’autres pays que la France et les Pays-Bas. Le patron du groupe ne veut pas donner de nom de villes pour éviter que la concurrence, très réactive, ne devance le programme prévu. Cette erreur, commise lors du lancement des bases de province en France, avait permis notamment à EasyJet de se déployer sur les lignes prévues par Air France. Puis, en 2016, six autres bases à l’étranger seront lancées. A l’horizon 2017, Transavia devrait compter une centaine d’avions, contre un peu moins de cinquante aujourd’hui à Paris et à Amsterdam.
A plusieurs reprises, Alexandre de Juniac avait expliqué que, pour lui, la taille minimale d’une low cost devait atteindre la centaine d’avions. Précisons toutefois que le milliard annoncé ne couvre pas l’achat d’une flotte mais seulement les investissements commerciaux nécessaires et la location d’avions, la formation des équipages.
A moins que les avions actuels d’Air France puissent être déployés. Cette dernière solution qui permettrait de réduire les sureffectifs de pilotes et supprimerait une partie des pertes du moyen-courrier, passe par un accord avec le Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL), organisation professionnelle majoritaire à Air France, donc habilitée à signer les accords d’entreprise.
Transavia France passerait à 37 avions
Dans le cas de la flotte de Transavia France, celle-ci passerait de 14 à 37 avions, ce qui se traduirait par 220 à 250 pilotes de plus en cinq ans. Le SNPL devrait autoriser d’une part le développement de Transavia, d’autre part le transfert des pilotes – uniquement – volontaires d’Air France à Transavia aux conditions de cette dernière. En gros, il s’agira de voler plus, tout en étant payé autant. Ce que refuse pour l’instant le SNPL et qui motive ainsi sa grève annoncée du 15 au 22 septembre. Notons que les pilotes de KLM n’ont pas d’état d’âme par rapport au développement de Transavia Holland.
Le Pdg d’Air France-KLM indique aussi que les dizaines de millions d’euros perdus, si la grève a lieu, compromettraient le retour à un résultat d’exploitation à l’équilibre en 2014 et annulerait les efforts réalisés par les 60 000 salariés d’Air France.
Thierry Vigoureux