Après Air France et Lufthansa, c'est au tour d'Emirates d'annoncer la mise à la retraite de ses A380. Des retraits à marche forcée alors que la nouvelle génération d'appareils arrive.
Depuis qu'Airbus a officiellement annoncé en février l'arrêt de la production de l'A380, la mise à la retraite du géant des airs s'accélère. Dernière annonce en date : Emirates, la compagnie qui possède le plus d'A380 au monde avec 112 appareils, vient de donner le coup d'envoi du processus de sortie de flotte de ses A380.
Objectif : réduire le nombre d'A380 à 90 ou 100 appareils maximum d'ici à la mi-2020. La compagnie avait annoncé en début d'année son intention de retirer la totalité des A380 d'ici 2030.
Et Emirates n'est pas seule à avancer la sortie du gros porteur de sa flotte. En août, le conseil d'administration d'Air France a pris tout le monde de court en décidant de retirer du service actif ses 10 A380 d'ici 2022.
Même empressement chez Lufthansa, qui entend se débarrasser de 6 appareils d'ici 2023, sur les 14 encore en opération. Ironie de l'histoire : la compagnie allemande devrait se débarrasser de l'ensemble de ses A380 avant ses Boeing 747 ! Singapore Airlines et Qatar Airways ont, elles aussi, fait part de leur intention de sortir l'appareil de leur flotte.
Un avion qui coûte trop cher
Mais pourquoi un tel mouvement ? La réponse est simple : l'A380 n'est plus un appareil rentable. "Avec ses quatre réacteurs, l'A380 consomme 20 à 25% de carburant en plus par siège que les appareils long-courriers de nouvelle génération et émet plus de CO²", explique Air France. "Les coûts de maintenance de l’appareil sont en augmentation et la rénovation des cabines des A380 d'Air France nécessiterait aujourd'hui un investissement très important".
L'environnement concurrentiel, avec l'arrivée dans les flottes de nouveaux appareils moins gourmands en carburant, ajoute à la pression. Sur sa page de présentation du nouveau A350, Airbus affirme ainsi que la nouvelle génération d'avion permet "une économie de 25% sur les coûts d'opération, la consommation de carburant et les émissions de CO² par rapport à la génération précédente".
Un argument qui a du poids chez les compagnies : le total des commandes pour l'A350 approche le millier et près de 300 appareils ont déjà été livrés. Emirates, Qatar Airways, Lufthansa, United Airlines, Cathay Pacific et Air China font partie des premiers acheteurs, entre autres. Les compagnies françaises suivent : Air Caraïbes a reçu son 4ème A350 en juillet et Air France, qui a commandé 28 A350-900, inaugurera officiellement son premier exemplaire le 7 octobre à l'occasion d'un vol entre Paris et Bamako.
Le Boeing 777X monte en puissance
Les compagnies attendent aussi avec impatience la sortie imminente du Boeing 777X, un appareil qui promet, lui aussi, de sérieuses économies. "Le 777X sera le plus grand et le plus performant des avions biréacteurs, avec une consommation de carburant réduite de 12% et des coûts d’exploitation inférieurs de 10% par rapport à la concurrence", indique Boeing.
L'avionneur doit livrer ses premiers appareils dès l'année prochaine mais des difficultés techniques sur le nouveau moteur conçu par General Electric retardent le programme.
Le B777X a en tout cas remporté un vif intérêt chez les compagnies aériennes : près de 350 appareils ont d'ores et déjà été commandés, dont Lufthansa, qui a commandé 20 appareils et sera la compagnie de lancement, mais aussi Etihad Airways, Qatar Airways, ANA et Cathay Pacific. Emirates aussi a cassé sa tirelire : la compagnie du Golfe a commandé pas moins de 150 B777X. Emirates a trouvé l'avion qui remplacera l'A380 !