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Aérien

Aigle Azur face à des turbulences


Publié le : 08.08.2019 I Dernière Mise à jour : 08.08.2019
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Auteur

  • Thierry Beaurepère

Délaissée par ses actionnaires et sous la pression de ses créanciers, la compagnie doit rapidement trouver des solutions pour assurer sa pérennité.     

Aigle Azur risque t-elle d’être bientôt clouée au sol, faute d’avions ? Dans un article paru ce matin, Le Figaro précise que certains propriétaires des appareils loués à la compagnie craignent de ne pouvoir être payés et réclament leur restitution. Frantz Yvelin, le patron de la compagnie, n’a pas répondu à nos sollicitations mais l’information a été officiellement démentie dans un communiqué. 

 

« Aigle Azur dispose d’une flotte de 11 aéronefs (9 A320 et 2 A330). Il est vrai que début juin, un seul loueur d’avion a repris un appareil A320 en sortie d’entretien qu’elle exploitait, utilisant des moyens fallacieux. Aigle Azur a affrété un appareil similaire cet été pour assurer les vols et entend reprendre un de ses deux appareils qu’elle loue à la TAP dès cet hiver 2019. Depuis, contrairement à ce qu’indique Le Figaro, aucun propriétaire d’avion qu’elle exploite ne presse Aigle Azur de lui rendre un appareil. La compagnie affiche près de 25 millions d’euros de trésorerie à date » précise le transporteur. 

 

Pour autant, Aigle Azur entre dans une période de turbulences. « A l’instar de bon nombre d’acteurs du secteur, notamment en Europe, Aigle Azur ne nie aucunement avoir des difficultés dans un contexte particulièrement difficile. La compagnie travaille sur différents projets pour assurer sa pérennité à la fois à moyen et long terme » confirme le communiqué.

 

Ainsi, selon nos informations, Aigle Azur « a engagé des négociations encadrées » depuis le 1er mai, négociation qui pourrait s’achever à la fin du mois d’août ou en septembre. L’information n’est ni confirmée, ni démentie, par la compagnie. Ses créanciers seraient parties prenantes de cette négociation. A la fin de cette période, la direction devrait mettre en place un plan de restructuration.  

 

Les 1100 salariés (800 en France et 300 en Algérie) craignent notamment une vente à la découpe, les slots détenus par Aigle Azur à Orly constituant une « denrée » rare qui fait saliver de nombreux transporteurs présents sur la plateforme parisienne, notamment les low cost Vueling et Level du groupe IAG (British Airways, Iberia…). Les représentants du puissant Syndicat National des Pilotes de Ligne (SNPL) devraient rencontrer la DGAC, Air France et ministère des transports prochainement. Les salariés travailleraient notamment à une reprise de la compagnie sous forme de LBO, appuyés par un nouvel investisseur qui reste à trouver… 

 

Aigle Azur fait notamment les frais des difficultés du conglomérat chinois HNA qui détient 48% de son capital, devenu un actionnaire fantôme. La compagnie semble aussi payer sa stratégie de diversification. Longtemps positionnée sur l’Algérie, puis sur le Portugal, elle a diversifié son réseau ces dernières années sous la direction de Frantz Yvelin, avec l’ouverture de lignes longs courriers (Brésil, Chine) mais aussi moyens courriers (Russie, Ukraine, Berlin, Milan, Beyrouth…) au fil des opportunités de marché. 

 

« L’entreprise avait une structure trop lourde, doublée d’une activité trop faible pour celle-ci. Avec l’appui et surtout les assurances de ses partenaires (le chinois Hainan Airlines, filiale de son actionnaire de référence le groupe HNA, et le brésilien Azul), le développement des vols longs courriers sur ces destinations était la meilleure réponse à apporter car garanti par ces partenariats et donc sans risques. Imprévisibles, des évolutions récentes dans le soutien apporté à Aigle Azur par ses actionnaires a mis à mal cette stratégie » se défend Aigle Azur.  

 

Une défaillance d’Aigle Azur aurait des répercussions importantes dans le ciel français, avec pour corollaire des difficultés pour la distribution. Pour l’heure, Laurent Abitbol, le patron de Marietton Développement (Havas Voyages, Auchan Voyages…) et président du directoire de Selectour, affirme n’avoir donné aucune consigne aux points de vente des différents réseaux. Seconde compagnie française en nombre de passagers transportés (2 millions l’an dernier), Aigle Azur décolle de Paris, Lille, Lyon, Marseille, Mulhouse et Toulouse.

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