Mercredi, c’est permis ! Thierry Beaurepère est de retour pour vous faire part de son humeur du moment. De The Voice au Nutella en passant par Fram, TUI et la croisière, il signe une tribune acrobatique…
Ce qu’il y a de bien avec les longues soirées d’hiver, c’est que l’on se cale sans honte dans son canapé, avachi sous un plaid qui bouloche, pour mater les pires programmes de la télé…
Samedi, je me suis donc mis en mode Bridget Jones, zappant frénétiquement entre The Voice et l’Eurovision. L’occasion aussi de regarder les "réclames" du moment : sur TF1, une pub à la gloire d’une pâte à tartiner explosive, dont la recette secrète est capable de créer des émeutes chez Intermarché. Il faut dire que sans Nutella, Florent Pagny et Pascal Obispo sont moins savoureux !
Et sur France 2, un message pour vanter les vertus des endives (sic !), comme un avant-propos aux navets qui représenteront la France à Lisbonne en mai.
Heureusement que le tourisme était également de la partie pour me faire rêver (ou pas !). J’ai ainsi constaté que le vacancier Fram n’avait toujours pas repris le chemin du boulot. Plus d'un an que ça dure ! Je savais que chez le TO toulousain, les clients aimaient les longs séjours mais pas à ce point…
J’ai aussi appris que TUI, qui entend s’imposer comme l’une des marques préférées des Français d’ici trois ans, ne se prononçait pas T.U.I, mais TU.I ; m’en voilà tout déboussolé ! Heureusement que j’ai aussi pris le large avec nos compagnies de croisières préférées.
A ma gauche, Costa et sa sympathique égérie Shakira. Le problème, c’est qu’on ne comprend pas un mot de son français approximatif. Remarquez, ce n’est pas ce qu’on lui demande…
A ma droite, MSC et ses 50% de réduction pour le second passager, moins glamours que la pétillante Colombienne mais sans doute plus proches du quotidien de la ménagère de moins de 50 ans. Pour la séduire, peut être faudrait-il penser à mettre Di Caprio à la proue d’un navire… En même temps, d’autres ont essayé, avec le résultat que l’on connaît !
La croisière rame … La faute des agences ?
Qu’importe le message diront les publicitaires experts, le principal est de s’afficher haut et fort, encore et toujours ! Il y a ainsi des années que les compagnies mettent le "paquet" (les plus de 40 ans qui ont connu les célèbres croisières du même nom apprécieront le jeu de mot !) pour s’afficher sur le petit écran, entre le tirage du loto et la météo.
On aimerait que les dizaines de millions d’euros investis se traduisent par une brassée de vacanciers - le caleçon de bain Le Slip Français triomphant - sur tous les navires de la planète. La réalité est moins éclatante. Avec seulement 574 000 passagers tricolores en 2016 (-6,2%/2015), nous naviguons à la rame quand les Américains, les Anglais et les Allemands filent à pleine vitesse.
Costa, MSC et les autres pourraient finir par regretter d’avoir tout misé sur les agences de voyages, qui génèrent toujours 90% de leurs (trop faibles) ventes; une exception dans le tourisme… Car malgré ces pages de pub, les formations en tout genre et les éductours géants, de nombreux distributeurs nagent toujours à contre-courant (ce qu’il y a de bien avec les articles sur la croisière, c’est que l’on peut abuser des métaphores !).
Il suffit de jouer le client mystère pour en prendre la mesure… A une demande de vacances au soleil, combien de vendeurs proposent spontanément un périple en mer ? Quand exaspérées par tant d’efforts vains, les compagnies iront taquiner le client en direct, il sera trop tard pour pleurer…