Alors que le secteur enregistrait déjà une forte baisse de la fréquentation, les inondations sont un nouveau coup dur pour le tourisme français.
C’est l’heure des premiers bilans. Maintenant que la décrue est amorcée, l’Association française de l’assurance (AFA) estime à 600 millions d’euros les conséquences des intempéries qui ont touché la France la semaine dernière.
Le Premier ministre, Manuel Valls, a annoncé lundi la mise en place d’un "fonds d’extrême urgence de plusieurs millions d’euros" pour les sinistrés "sans ressources ayant tout perdu", en attendant les indemnisations des assureurs.
Un millier de sociétés seraient également impactées, dont 300 à 500 avec un risque sur leur pérennité. Les organisations patronales demandent des mesures de soutien, comme l'étalement des échéances fiscales et sociales. Une réunion a été organisée dans ce sens hier à Bercy.
Déjà fragilisé par les attentats de novembre et les grèves à répétition, le secteur du tourisme subit également les intempéries de plein fouet, particulièrement à Paris. Au pied de la tour Eiffel, les bateaux-promenades sont à l'arrêt depuis plusieurs jours et les pertes quotidiennes sont de l’ordre de 100 000 euros.
"En raison de la crue de la Seine", les Bateaux Parisiens indique sur son site suspendre ses activités jusqu’au 9 juin inclus. ParisCityVision évoque pour l’instant une reprise le 8 juin alors que Les Vedettes du Pont-Neuf n’avance pas encore de date : "En conséquence de la crue actuelle, la navigation sur la Seine est interrompue jusqu’à nouvel ordre. Nous vous informerons du jour de reprise de nos croisières, prévu normalement en cette fin de semaine".
Châteaux et musées rouvrent progressivement
Fermés depuis vendredi dernier, le musée du Louvre et le musée d’Orsay sont, quant à eux, de nouveau accessibles aujourd'hui. D’autres monuments et châteaux également touchés par les inondations ont pu rouvrir leurs portes en début de semaine mais l’ardoise est salée.
La direction du château de Chambord évalue à 150 000 euros le coût des cinq jours de fermeture. Le château d'Azay-le-Rideau recommence, lui aussi, à accueillir les visiteurs depuis lundi mais d'autres, construits sur les berges du fleuve ou de ses affluents, sont toujours portes closes. C’est notamment le cas des châteaux de l'Islette et de Villandry.
"Je tente de rassurer des clients américains qui ont réservé mais je dois faire face à quelques annulations", déplore Patrick Fargues, qui tient l'hôtel de Biencourt, situé à proximité du château d'Azay-le-Rideau. Et ces défections viennent un peu plus plomber le début d’année déjà très morose. En Ile-de-France, selon le CRT, la baisse de fréquentation des touristes étrangers au premier trimestre a atteint des records : -56% pour les Japonais, -35% pour les Russes, -24% pour les Italiens, -14% pour les Chinois… L’Euro 2016 fait désormais figure de sauveur.
Céline Perronnet