Alors que Karavel/Promovacances, repreneur de Fram en 2015, fait l’objet d’un mandat de vente de la part de son actionnaire majoritaire, le groupe de capital investissement LBO France, à quoi faut-il s’attendre pour le TO ? Michel Quenot, son DG, fait le point.
Tour Hebdo : La mise en vente de son pôle tourisme* par LBO France révélée par le quotidien Les Echos est-il une mauvaise nouvelle pour Fram, dont le redressement est toujours en cours ?
Michel Quenot (DG de Fram) : Il faut préciser d’emblée que cette annonce ne nous tombe pas dessus du jour au lendemain. LBO France a pris la majorité du capital de Karavel/Promovacances en avril 2011, soit il y a bientôt sept ans. Dans le monde de la finance, c’est à peu près le temps maximum que se donne un fonds d’investissement pour accompagner une entreprise puis la céder si possible avec plus-value. Ce cycle des affaires est indépendant de la situation de Fram, filiale de Karavel/Promovacances depuis 2015.
TH : Vous n’êtes donc pas inquiet ?
M.Q. : Des discussions pour le rachat du pôle tourisme de LBO sont en cours déjà depuis plusieurs semaines, comme c’est l’usage pour ce type de transactions. Elles devraient aboutir rapidement. La bonne nouvelle est qu’il y a des marques d’intérêt très fortes, d’autres acteurs prêts à investir. Donc, même si je comprends les interrogations légitimes des salariés notamment, je peux être rassurant. L’avenir de Fram n’est pas en jeu. Cette nouvelle suscite de l’émotion, parce que c’est Fram, parce que l’entreprise sort d’une période troublée mais je suis à Paris aujourd’hui comme tous les vendredis. S’il y avait péril en la demeure, je serai au siège à Toulouse.
TH : Vous vous attendez malgré tout à des perturbations ?
M.Q. : La vie de l’entreprise se poursuit normalement. LBO va continuer à accompagner Karavel/Promovacances et Fram jusqu’à la vente. La procédure légale est très encadrée. Rien ne se fera sans que les instances représentatives du personnel soient consultées ni le projet approuvé. J’ai appelé ce matin nos partenaires distributeurs, ils ont bien compris que la démarche est capitalistique. Des Thomas Cook, des Havas Voyages ont l’habitude de ces changements d’actionnariat. Ils relativisent.
TH : En pleine stratégie de relance, Fram n’avait cependant pas besoin de cela.
M.Q. : Le redressement est en bonne voie. Nous sommes actuellement sur un bon exercice avec des performances excellentes. Pour preuve, Fram a réalisé le 1er février sa meilleure journée de vente depuis 8 ans. Ces changements d’actionnariat font toujours peur et évidemment plaisir aux concurrents mais nous ne serons certainement pas les seuls cette année à connaître ce type de mouvement. En attendant, nous restons sur notre plan de marche avec un objectif de 20% de croissance et un retour à l’équilibre sur cet exercice ou le suivant.
*Le pôle tourisme de LBO France est constitué de Karavel/Promovacances acquis en 2011 et de Fram repris en 2015, soit un ensemble pesant 520 M€ de chiffre d’affaires (350 M€ pour Karavel/Promovacances et 170 M€ pour Fram)