Alors que le Quai d’Orsay a fait évoluer positivement ses recommandations, les voyagistes se préparent à l’une des meilleures saisons depuis longtemps.
La fin d’un long purgatoire ? Pour l’Egypte, la saison été 2018 a en tout cas des allures de renaissance après un hiver déjà très porteur. En ce début mai, le Quai d’Orsay envoie un autre signal positif en faisant évoluer la carte de la destination sur sa fiche Conseils aux Voyageurs.
La ville de Charm El Cheikh, jusque-là placée en zone orange, c’est-à-dire "déconseillée sauf raison impérative", fait l’objet d’un assouplissement désormais en seule vigilance renforcée (jaune), à l’instar des autres stations de la Mer Rouge et de la Vallée du Nil.
La prudence reste de mise
Située à la pointe sud du désert du Sinaï, Charm El Cheikh devrait ainsi pouvoir sortir de son bannissement, aujourd’hui à l’écart de toutes les programmations. Cette réévaluation positive ne dispense pas les voyageurs de précautions. Les séjours ne sont envisageables sur place qu’à condition de s’y rendre par avion et de ne pas quitter la station balnéaire.
Compte tenu de la situation sécuritaire au Sinaï, "il convient de se conformer strictement aux consignes de sécurité des autorités locales", précise le bureau du tourisme égyptien.
Même symbolique, le retour de Charm El Cheikh s’inscrit dans un réel climat de détente pour la destination. "Elle se porte de mieux en mieux depuis un an", confirme Nadia Millet, directrice commerciale d’Airmasters. Pour la première fois depuis 2011, l’affréteur spécialiste de l’Egypte a maintenu cet hiver sans interruption son vol hebdomadaire Paris-Louxor- Hurghada et a ajouté un Paris-Louxor dès le mois de février.
L’Egypte revient dans le Top 10
"On sent monter graduellement la demande de nos partenaires TO, aussi bien en individuels qu’en groupes constitués", constate Nadia Millet. "Nous adaptons notre plan de vols en conséquence", ajoute-t-elle.
L’affréteur pourrait ainsi proposer 4, voire 5, rotations par semaine à partir de juillet incluant la desserte de Marsa Alam reprise en avril pour les plongeurs "qui, eux, ne sont jamais partis, contrairement à la clientèle classique".
"2018 est effectivement un bon cru", confirme Emmanuel Foiry, président de Kuoni France. Avec une croissance à 3 chiffres, les ventes vers l'Egypte, revenue dans le Top 10 du voyagiste, ont doublé.
"On devrait atteindre les 5 000 clients cette année, contre 2 000 en 2017, avec un prix moyen de 1 000 € et sans promotion", précise le dirigeant. "Cela fait déjà deux ans que nous sommes aux avant-postes sur une destination historique pour nous. Les agences nous font confiance".
Le baromètre mensuel des Entreprises du Voyage corrobore ce retour en grâce. En mars, les départs vers l’Egypte ont bondi de 256 % et les réservations de 152 %, sans baisse significative du panier moyen.
FTI en force
Les TO ne nourrissent pas de grandes ambitions sur Charm El Cheikh mais il faut s’attendre en revanche dès l’hiver prochain à de nombreuses nouveautés, notamment sur le Nil où la moitié des bateaux sont revenus. Fram y a déjà repositionné cet été une croisière Framissima. Kuoni envisage des durées plus longues de croisière, voire un itinéraire depuis Le Caire.
Très offensif et aujourd’hui N°1 du marché français sur l’Egypte, FTI Voyages affrètera vers Louxor ses propres vols, en plus de ses 4 rotations vers Hurghada où il pourrait ouvrir un club francophone, annonce Axel Mazerolles, directeur général.
"Et on étudie les opportunités vers Charm el Cheikh où nous avons déjà 59 hôtels disponibles en vente immédiatement dans FTI Pro", indique-t-il. De son côté, Voyageurs du Monde innovera avec le retour de la Flâneuse du Nil sur le Lac Nasser, comme à la grande époque de la destination.