En lien avec la journée syndicale de mobilisation nationale, la CGT a appelé les salariés de TUI France à cesser de travailler durant deux heures ce matin pour échanger sur leurs revendications. En ligne de mire, la crainte d’un nouveau plan social.
1/ Des mauvais résultats pour l’exercice 2018
"Rien ne va plus chez TUI France, les alertes se multiplient dans les services, les salariés en bavent : au Set Up, à la Prod, aux opés, au service après-vente, à la compta, dans les agences, au carnet de voyage, etc", assure la section syndicale CGT du groupe dans un tract qui appelait les salariés à débrayer ce matin à partir de 11h30.
"On a profité de la journée nationale d’action pour encourager les salariés à venir échanger et faire remonter leurs revendications en Assemblée générale", explique Lazare Razkallah, secrétaire général du CE et élu CGT.
80 employés du siège et plusieurs agences parisiennes et de province ont répondu à l'appel, selon le syndicaliste.
Les chiffres pour l’exercice clos le 30 septembre dernier seraient "catastrophiques", selon la CGT. "Nous n’en avons pas connaissance", reconnaît Lazare Razkallah mais la venue et les propos de Friedrich Joussen, le président du groupe TUI, la semaine dernière au siège de Levallois Perret, n’ont pas contribué à rassurer les salariés
2/ Une rumeur de plan social pour la fin de l’année
"Les réponses de Mr Joussen à nos questions sur la possibilité d’un plan social ont semé l’inquiétude", explique Lazare Razkallah. "Il nous a annoncé que les chiffres n’étaient pas bons et une communication pour la mi-décembre, à l’issue de la période de closing, en remarquant que les choses n’étaient pas faciles. Nous craignons un nouveau plan social", précise l’élu.
Interrogée sur ce débrayage et les rumeurs de plan social, la direction de TUI France n’a pas souhaité faire de commentaires.
3/ Une stratégie jugée pénalisante
A l’issue de l’Assemblée générale de ce matin, un cahier de doléances a été rédigé qui sera transmis à la direction. Parmi les inquiétudes, le système informatique "toujours défaillant" et qui pénalise l’organisation du travail comme la fluidité des ventes.
"Nous contestons aussi la stratégie aérienne. TUI France est engagé sur 820 000 sièges avec 5 avions TUI Fly basés en province. Or, les invendus nous sont facturés par la Western Region sans aucune solidarité de groupe comme si nous étions dans le cadre d’un simple partenariat commercial avec la compagnie maison. Cela impacte considérablement les résultats. Comment pouvons-nous nous en sortir dans ces conditions ?", s’interroge le dirigeant syndical.
"Le lancement du packaging dynamique va permettre d’alléger le risque aérien mais cela ne suffira évidemment pas à redresser les comptes", estime-t-il.