Finalement diffusés courant août, les comptes consolidés du groupe affichent une perte nette de 35 M€ au titre de l'exercice 2012.
Présentés habituellement à la presse en mai-juin, les résultats de Fram pour l’année écoulée se faisaient attendre. L’éviction avant l’été de Daniel Cohen de son poste de président du directoire et son remplacement par Thierry Miremont n’a évidemment pas favorisé la chose.
Il faut dire que les comptes consolidés de l’exercice 2012 finalement déposés au Greffe du tribunal de commerce de Toulouse courant août, que nous nous sommes procurés, sont encore plus mauvais que prévus, avec une perte nette de 35 M€ (dont 11,8 M€ liés à la restructuration) alors que Daniel Cohen évoquait encore fin mai un résultat de -20 M€. Le chiffre d’affaires a pourtant légèrement progressé de 3% à 455,5 M€ (dont 61,1 M€ pour Plein Vent).
La perte d’exploitation s’établit pour sa part à -22 M€ en 2012 contre -19 M€ en 2011. Dans les comptes consolidés, toutes les branches de l’entreprise sont à nouveau dans le rouge : la partie TO à -15 M€ (contre -11,6 M€ en 2011), les hôtels (-6 M€), les filiales transports touristiques (-0,37 M€), les agences de voyages (-0,6 M€ contre -1,3 M€ en 2011) et les réceptifs (-0,4 M€).
La rentabilité de Fram est tombée à -5% en 2012
La rentabilité nette de Fram s’est donc encore détériorée tombant à -4,9% en 2012 après -4,4% en 2011 ! Malgré les actions mises en place par les directions successives, le groupe n’a pas réussi à redresser la barre. Bien au contraire, les comptes laissent mesurer l’ampleur de la catastrophe puisque l’entreprise, après avoir brulé 26 M€ en trésorerie en 2011, a encore consommé 10,7 M€ de cash en 2012.
Or l’activité opérationnelle de la société reste toujours aussi dégradée avec un flux net de trésorerie (qui permet normalement de se désendetter et d’investir pour l’avenir) à -7,8 M€ en 2012 après -8 M€ en 2011. Et ce alors que le groupe a pourtant divisé par quatre ses investissements sur un an.
La valeur comptable de Fram était encore de 85 M€ fin 2010
Affichant un endettement de 33 M€ au 31 décembre (quasi stable comparé à 2011), "le Groupe Fram présente une situation nette comptable de 24,1 M€ avec à l’actif de son bilan des biens immobiliers dont les valeurs d’expertise sont supérieures aux valeurs comptables", précise le document dans ses annexes.
Fram a ainsi vu sa valeur comptable se dégonfler de 60 M€ en seulement deux ans (correspondant aux pertes cumulées des deux derniers exercices) puisqu’elle était encore de 85 M€ dans les comptes à la clôture de l’exercice 2010.
La recapitalisation devient une urgence pour sauver l’entreprise
Le document évoque par ailleurs 2013 et l’échéance du 31 juillet dernier qui marquait "le terme de l’accord signé avec les banques relativement à la mise en place de ligne de financement court terme de l’entreprise". Si la vente de l’immeuble toulousain du 3 rue du Poids de l’Huile donné en garantie aux banques a apporté 6 M€ de liquidités, les autres cessions envisagées n’ont apparemment pas abouties.
Cette vente a clairement permis de financer l’exploitation du groupe cette année mais cette cession de l’un des "bijoux de famille" n’est qu’un "one shot" alors que l’activité reste difficile pour le voyagiste en 2013.
Plus que jamais, la nécessité d’une recapitalisation de l’entreprise apparaît dans ces comptes afin d’éviter le dépot de bilan. Pour reprendre en main la situation financière de l'entreprise, un nouveau directeur administratif et financier prendra ses fonctions dans les prochains jours. La tâche s'avère ardue...
Stéphane Jaladis