La France entame la troisième phase de son déconfinement. Et le tourisme profite un peu plus chaque semaine des assouplissements décidés par le gouvernement.
Au fil des semaines, les conférences de presse de Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d’État chargé du tourisme, se font plus rassurantes (et brèves). Car les indicateurs repassent au vert les uns après les autres pour l’industrie touristique française. Avec la phase 3 du déconfinement enclenchée depuis hier, le gouvernement donne de la latitude aux entreprises du secteur pour organiser un été d’un genre particulier.
La reprise des croisières fluviales
« Les jauges, qui devront être raisonnables, restent à préciser. Mais les croisières fluviales vont reprendre », a confirmé ce midi le secrétaire d’État auprès du ministre des Affaires étrangères. Les Voies navigables de France, chargées de l’exploitation du réseau fluvial, ont par ailleurs mis en place un protocole précis de nettoyage et de désinfection pour assurer la protection des voyageurs.
Le retour des guides-conférenciers
Très affectés par la crise liée au nouveau coronavirus, les guides-conférenciers vont pouvoir renouer avec les touristes. Leur capacité d’accueil n’est plus limitée à 10 personnes et ils se trouvent en « situation de monopole car ce sont les seules personnes autorisées à faire de la médiation » culturelle à date, précise Jean-Baptiste Lemoyne. « Une communication auprès des Français va être faite pour les guides afin qu'ils aient des clients » et tenter de contrebalancer la chute de la fréquentation des clientèles étrangères. Quid du fonds de compensation qui doit leur être ouvert ? « Il doit voir le jour le plus vite possible car la situation de certains est parfois dramatique », répond simplement le secrétaire d’État.
La valorisation des saisonniers
Comme annoncé, le site monemploitourisme.fr, plateforme de mise en relation entre employeurs et saisonniers, a été mis en ligne hier et est désormais opérationnel. L’objectif est de faire correspondre les disponibilités et les attentes de saisonniers en mal de missions alors que l’été ne s’est lancé que tardivement du fait de la crise liée au coronavirus.
Le flou autour des voyages hors Europe
Les voyages en dehors de l’espace Schengen seront progressivement possibles à partir du 1er juillet, sur le principe de réciprocité (les touristes étrangers du pays concerné pourront voyager en France si les Français sont autorisés à voyager dans le pays concerné). Si certains pays, comme l’Espagne ou la Grèce, ont déjà pris la décision de rouvrir leurs frontières à certains touristes, la France espère toujours voir une mesure commune adoptée. Enfin, la fin de la quatorzaine au Royaume-Uni sera rediscutée et actée (ou non) le 3 juillet prochain.
Le point sur les mesures de soutien aux entreprises
Jean-Baptiste Lemoyne a fait état de 8,5 milliards d’euros accordés à 88 000 entreprises du tourisme sous forme de prêts garantis par l’État (PGE), avec un ticket moyen de 95 000€. « L’objectif est d’atteindre les 10 milliards d’euros au mois d’août, pour 100 000 entreprises. » Le taux de refus tourne autour « de 5 à 7% », précise le secrétaire d’État. A noter l’entrée en application du PGE dit « saison » qui prendra le relais au cours de l’été.
De son côté, l’Union européenne planche sur la constitution d’un plan Marshall du tourisme, dont l’Allemagne et la France se font les ambassadeurs. Une nouvelle réunion devrait avoir lieu « autour du 8 ou 9 juillet » pour poursuivre les discussions. Certains pays sont en effet réticents, comme les Pays-Bas, dont le Premier ministre rencontre aujourd’hui Emmanuel Macron.