Depuis l’interdiction des panneaux indiquant la proximité d’un établissement en zone rurale, les hôteliers enregistrent des baisses de chiffre d’affaires pouvant atteindre jusqu'à 50%.
La grogne monte. Les hôteliers et restaurateurs français ont interpellé jeudi le gouvernement sur les conséquences du retrait des "préenseignes" en zone rurale. Depuis le 13 juillet 2015, un arrêté a institué la suppression des préenseignes dérogatoires en dehors des agglomérations et dans les villes de moins de 10 000 habitants.
"Cela pénalise énormément les hôteliers et restaurateurs, avec des pertes de chiffre d'affaires allant de 10% jusqu'à 50%, c'est inquiétant", a expliqué à l'AFP Roland Héguy, président de l'Umih, principale organisation professionnelle du secteur.
Selon lui, "la signalisation des restaurants et hôtels n'apporte pas seulement (des bénéfices, ndlr) aux exploitants mais participe aussi fortement à l'attractivité touristique et au développement des territoires".
L'Umih, avec la Fédération internationale des logis (FIL) et le soutien de l'Association des maires ruraux de France (AMRF), demandent "comme c'est aujourd'hui le cas pour les activités de fabrication ou de vente de produits du terroir, l'autorisation d'utiliser des préenseignes dérogatoires pour se signaler", selon un communiqué commun.
Des fermetures d'hôtels et des suppressions d'emplois
En moyenne, les établissements en zone rurale estiment une perte de chiffre d’affaires de l’ordre de -25% entraînant, dans de très nombreux cas, la fermeture d’établissements, des suppressions d’emplois, des difficultés financières, etc, selon un communiqué de l’Umih.
Selon le syndicat, le retrait des préenseignes est déjà effectif dans 3 départements sur 4 alors que 2 départements sur 3 n’ont pas encore mis en place de SIL (Signalisation d’Information Locale), ces petits panneaux censés pallier l’absence des préenseignes dérogatoires mais que l’UMIH juge "pas adaptés au tourisme", "trop petits" et avec des "couleurs qui n’interpellent pas l’usager".