Malgré une fréquentation en hausse en 2015, le secteur montre des signes de faiblesse. Les investissements et les bénéfices chutent et de nombreux terrains de camping ont fermé leurs portes.
C’est l’arbre qui cache la forêt. Ce matin, le président de la FNHPA, Guylhem Féraud, a présenté des résultats records pour le secteur de l’hôtellerie de plein air en 2015. "Avec 113 millions de nuitées, la fréquentation est en hausse de 3,5% par rapport à 2014. Ce succès a été porté par les Français, en progression de 5%, et qui représentent les deux tiers de la clientèle", annonce-t-il. Le classement de la fréquentation est dominé par le Languedoc-Roussillon, l’Aquitaine, la région PACA, les Pays de la Loire et la Bretagne. L’été 2016 s’annonce stable, selon une enquête conduite par la FNHPA auprès de 800 gestionnaires répartis sur l’ensemble du territoire. 39% tablent en effet sur un niveau de réservation similaire à 2015.
"Avec un chiffre d’affaires de 2,4 milliards d’euros l’an dernier, en croissance de 59% depuis 2010, près de 37 000 emplois et plus de 6,6 milliards d’euros d’investissement ces quinze dernières années, l’hôtellerie de plein air demeure un acteur clé de l’économique touristique française", rappelle Guylhem Féraud.
Un matraquage réglementaire et fiscal
Malgré ces données très positives, le président de la fédération ne cache pas son inquiétude sur l’avenir du secteur et lève le voile pour la première fois sur les difficultés de la profession. Il énumère pêle-mêle : "Le panier moyen qui évolue très peu, les marges qui se réduisent, la durée de séjour en baisse, la chute du nombre de terrains de campings qui a atteint son plus bas niveau depuis 1995, l’investissement en déclin de 20% depuis 2012… Tous les efforts consentis par les campings sont aujourd’hui remis en question. Les exploitants se sentent pris à la gorge par le millefeuille réglementaire, la pression fiscale et l’émergence d’une concurrence déloyale alors qu’ils ne demandent qu’une chose : qu’on les laisse travailler sans chaque jour multiplier les entraves."
La fédération en appelle aux pouvoirs publics pour relâcher la pression normative, réglementaire et fiscale et pour poser le cadre d’une concurrence saine avec l’économie collaborative. Pour la première fois, une manifestation a même eu lieu fin 2015 dans le cadre d’un salon professionnel en Midi-Pyrénées. Une pétition a également été transmise au gouvernement.
Céline Perronnet