Réunissant la très grande majorité de ses membres, le forum du SETO vient de se dérouler à l’hôtel Pullman de Cannes Mandelieu. Un moment attendu pour faire le point sur la santé du secteur après qu’il ait vécu une de ses crises les plus retentissantes. Bonne nouvelle, le tour-operating se relève et de belles manières.
La question de la pérennité de la production, comme d’ailleurs tous les autres métiers liés au tourisme, se posait comme l’avouait René-Marc Chikli le président du SETO : « nous avons été amenés à douter de notre capacité de résister à toutes les vagues successives provoquées par la pandémie. Nous avons dû les gérer, les unes et les autres, avec la nécessité de relancer le processus d’aide pour attendre un redémarrage de notre activité. Redémarrage, soit dit en passant, qui n’a pas toujours été au rendez-vous. »
Des résultats dépassant le niveau de 2019
Bien entendu, un comparatif avec l’année 2020 n’aurait pas de sens, du fait de la fermeture de nombres de frontières. La vraie mesure porte sur le différentiel avec l’année 2019, qui devient l’indice de référence : celui du ‘’monde d’avant’’. Aussi, les premiers résultats du nouvel exercice (1/11/2021 au 31/10/2022) comparés à 2019, attentent non seulement d’un retour à la normal mais s’accompagne même d’une forte hausse de chiffres d’affaires associée à une forte hausse de la recette unitaire.
Pour autant, des disparités apparaissent. Si pour le voyage à forfait le trafic recul au globale de 12%, le redressement de l’activité s’explique par la progression de la recette unitaire de 15%.
Sans surprise la France voit son chiffre d’affaires en net croissance (52%)
Le long courrier reprend des couleurs avec +11%.
Par contre le moyen-courrier recul de 11%. Cette contreperformance s’explique par la reprise plus tardive des destinations phares que représentent le Maroc et la Tunisie. A noter l’excellente performance des Emirats Arabes qui dépassent le volume de l’année 2019.
Moyen-Courrier
La palme revient à l’Espagne pour le moyen-courrier qui approche les performances de 2019 en dépassant largement la Grèce et l’Italie, respectivement 2 éme et 3 éme du top 10.
Long-courrier
Incontestablement, avec le double de volume par rapport à son suiveur, la République Dominicaine remporte la palme, comme le comment René-Marc Chikli : « cette destination est un modèle du genre. Face à la pandémie, elle s’est adaptée en permanence, pour toujours se conformer aux exigences imposées par la sécurité sanitaire. Elle a su faire évoluer ses procédures au fur et à mesure. Même au gros de la crise elle accueillait des touristes. » Résultat, la République Dominicaine affiche des performances dépassant du double celle de Maurice, cette dernière étant an contraire pénalisée par des mesures particulièrement strictes. A noter que les Maldives, les Seychelles et la Tanzanie obtiennent des fréquentations supérieures à celles de 2019.
Plus de surréservation
Conclusion le secteur se porte bien. Mais il aurait pu se porter mieux encore ! En effet, la guerre en Ukraine vient de gommer l’avance que le SETO enregistrait. Les réservations de l’exercice 2021/2022 observées en décembre ou janvier dépassaient celles de 2019. Hélas, le conflit à l’est de l’Europe a mis fin à cette belle perspective comme en témoigne Raouf Benslimane de Thalasso N1 : « nous étions largement en avance jusqu’à fin février. Et puis tout s’est ralenti d’un coup, pour ne repartir que lentement » propos confirmé par Patrice Caradec de Alpitour : « Le trend haussier des réservations vient d’être stoppé dès l’entrée des chars Russes en Ukraine. Aussi, avec le phénomène des élections, il faut s’attendre à un très long été, peuplé de réservation de dernière minute ».
Autant de raison qui démontre la fragilité de la reprise. Mais ajoute Emmanuel Foiry de Kuoni et vice-président du SETO : « tous les participants présents dans notre denier forum à Porto sont présent aujourd’hui. Nous sommes parvenus à passer la crise même s’il a fallu adapter nos modèles économiques, pratiquer des changements fondamentaux que ce soit au niveau des pratiques de des choix de destinations. » Mais les acteurs sont toujours là : une certitude : la profession des métiers des TO va perdurer. Bonne nouvelle.