Aurélie Filippetti, ex-ministre de la culture et de la communication, a présenté ce matin les grandes lignes du programme de Benoît Hamon sur le tourisme.
Elle est la première à s’être lancée ce matin. Aurélie Filippetti a répondu présente à l’invitation de l’Institut Français du Tourisme et de l’AFEST et exposé les principales orientations touristiques de Benoît Hamon dans le cadre de l’événement baptisé "Les Primaires du Tourisme 2017". Les voici en cinq points.
Tourisme et culture, un beau duo
L’ex-ministre de la culture et de la communication a commencé par parler de ce qu’elle connaît le mieux : la culture. "L’un des atouts phares du tourisme, c’est sa culture et cet aspect de l’attractivité est souvent sous-estimé", a-t-elle indiqué en préambule. Elle verrait bien un ministère qui chapeauterait les deux entités. "Le tourisme et la culture représentent à eux deux près de 10% du PIB", tient-elle à souligner.
Le tourisme, qui reste "une priorité nationale" doit poursuivre la diversification de son offre engagée à travers les contrats de destination. "C’est une première étape pour créer une offre la plus diversifiée possible" citant en exemple l’agritourisme, l’oenotourisme, le tourisme durable ou encore le tourisme d’affaires.
Quelle gouvernance ?
Si Aurélie Filippetti se verrait bien à la tête d’un ministère en charge de la culture et du tourisme, elle convient qu’il faut "une personne chargée du tourisme au gouvernement". "Le fait d’être rattaché au Quai d’Orsay ou à Bercy, comme ce fut le cas pendant le quinquennat, est également une bonne chose car cela donne du poids en termes de ressources et d’actions à mener".
Mieux réguler le secteur
Parmi les thèmes évoqués par la députée PS de Moselle, la régulation du secteur en réponse à son uberisation est un enjeu clé. Elle s’engage au nom de Benoît Hamon à la mise en place d’une déclaration systématique des logements meublés et de tous les revenus gagnés sur les plates-formes en ligne dès 2019. "Ces plates-formes doivent être inclues dans le droit commun pour éviter toute concurrence déloyale".
Dans le même esprit, Benoît Hamon veut mettre en place un statut social unique ne faisant plus de différence entre travailleur salarié et travailleur indépendant "pour mettre fin aux privilèges et à la discrimination", avance Aurélie Filippetti.
Aider les porteurs de projets
Les aides de BPI France et de la Caisse des Dépôts ne sont pas à la hauteur pour Aurélie Filippetti. "Le seuil de déclenchement est trop élevé, il est impératif de l’abaisser pour encourager les petits projets", note-t-elle. BPI France se positionne sur des tickets entre 500 000 euros et un million d’euros. En 2016, BPI France a accordé 13,3 Md€ de crédits et d’aides, dont 1,3 Md€ pour le financement de l’innovation.
Des chèques-vacances pour tous
Le tourisme social est le parent pauvre du secteur. "Il est un peu oublié depuis quelques années alors qu’il est nécessaire de continuer à travailler avec les comités d’entreprise pour élargir les offres. Il faut également étendre les chèques vacances à l’ensemble des actifs, salariés ou non", souligne la députée.
L’instauration d’un revenu universel prôné par Benoît Hamon va, selon elle, également agir en faveur d’un meilleur accès aux vacances pour tous. "Deux-tiers des touristes en France sont Français. Le fait de donner plus de pouvoir d’achat va permettre aux Français de se déplacer davantage", affirme Aurélie Filippetti. Le revenu universel d'existence consiste en un revenu-socle accordé à tous les Français, salariés ou non, sans contrepartie. À terme, il pourrait atteindre 750 euros mensuels.
Céline Perronnet