Ce taux de départ enregistré l'an dernier est le plus bas enregistré depuis l'année 2005.
Si les Français font souvent des envieux avec leurs cinq semaines de congés payés, ils ont de moins en moins les moyens d’oublier leur train-train quotidien.
Selon la 10ème édition du baromètre Opodo, réalisée par le cabinet Raffour Interactif, seulement 56% de la population métropolitaine âgée de plus de 15 ans est partie en vacances en 2011 (courts séjours marchands et longs séjours marchands et non marchands), en recul de 5 points par rapport à 2010.
Au total, ce sont 29,6 millions de nos compatriotes qui ont pris le large l’an dernier, soit 2,2 millions de moins qu’en 2010. Ce taux de départ retrouve ainsi le niveau plancher de 2009. Pire, il n’a jamais été aussi bas depuis 2005. 62% des Français (soit 31,5 millions) partaient alors en vacances.
Dans le détail, l’année apparaît toutefois plus contrastée. Le taux de départ en court séjour marchand (en France et à l’étranger) gagne en effet 4 points, à 30%, témoin d’un morcellement accru des vacances. Le taux de départ en long séjour marchand se maintient pour sa part à 34%, permettant aux professionnels de limiter la casse.
En réalité, ce sont les longs séjours non marchands qui encaissent le coup, avec un taux de seulement 26% (-7 points). Les Français les plus modestes, qui avaient déjà l’habitude de partir durant l’été avec leur voiture, chez des amis ou de la famille, subissent notamment l’envolée des prix de l’essence et ont diminué leurs déplacements.
Autre conclusion de ce baromètre : l’écart se creuse entre les Français situés dans les tranches de revenus supérieures et ceux plus modestes. Ainsi, le taux de départ baisse pour toutes les catégories, sauf pour les Français dont le foyer perçoit plus de 3000 € de revenu mensuel. Ils sont partis en vacances à 86%, contre 80% en 2010. A l’autre bout de l’échelle, les ouvriers ne sont que 53% à avoir pris le large l’an dernier (-9 points), une situation qui milite pour la relance d’un tourisme social.
Thierry Beaurepère