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Distribution

Opération déminage chez Selectour


Publié le : 15.06.2017 I Dernière Mise à jour : 15.06.2017
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I Crédit photo Laurent Abitbol (à droite) est candidat à sa réélection à la présidence de Selectour. Ici avec Jean-Noël Lefeuvre, DG du réseau. ©CP

Alors qu’une fronde se met en place contre le président Laurent Abitbol, Selectour tente d’expliquer les fondements de la "New Coop" envisagée pour la fin de l’année.

A une semaine de son assemblée générale (22 juin), qui doit renouveler une partie des administrateurs et désigner le nouveau président (élu il y a un an, Laurent Abitbol est candidat à sa succession), Selectour tente de déminer la polémique lancée il y a quelques semaines par plusieurs frondeurs. Ces derniers remettent en cause la future organisation du premier réseau français, symbolisé par le projet intitulé "New Coop".

A travers ce projet qui entend permettre aux adhérents de mieux gagner leur vie, le réseau envisage notamment d’ouvrir le capital de son bras armé Selectour Entreprise, qui a pour mission de mettre en œuvre la politique décidée par le conseil d’administration.

Détenu directement par la coopérative à hauteur de 52%, et par les adhérents (300, sur les 550 que compte le réseau, possèdent les 48% restants), Selectour Entreprise négocie par exemple les accords commerciaux avec les tour-opérateurs, accords qui doivent être renégociés à la fin de l’année 2018.

Des commissions à deux vitesses

Afin notamment de mettre en place une nouvelle politique de pilotage des ventes plus contraignante (comme cela se fait déjà en partie avec les compagnies aériennes), le réseau estime avoir besoin de 3 à 8 M€ (la fourchette est large !) pour investir en outils technologiques, d’où cette augmentation de capital.

Avec ce nouveau pilotage visant à concentrer les ventes sur les fournisseurs référencés, les agences les plus performantes toucheraient des sur-commissions sur objectif, quand celles à la traîne pourraient se contenter des commissions actuelles.

De quoi répondre aux attentes des TO de plus en plus nombreux à s’élever contre le système en cours qui rémunère de la même manière les "bonnes comme les mauvaises agences", mais qui pourrait se traduire par la création d’un réseau à deux vitesses. 

Par cette augmentation de capital, Selectour entend aussi consolider sa situation financière pour faire face aux inévitables problèmes de transmission d’agences dans les prochaines années, et pour accompagner si besoin les jeunes adhérents.

Mais certains y voient surtout l’opportunité pour des investisseurs extérieurs d’entrer dans le capital de Selectour Entreprise, notamment les partenaires financiers de Laurent Abitbol au sein de Marietton Investissements, qui lui ont permis de construire son empire (une centaine de points de vente affiliés à Selectour, auxquels il faut ajouter le réseau Havas Voyages racheté il y a deux ans).

"La coopérative est en danger"

En filigrane, c’est une fronde contre la toute puissance du président de Selectour qui se dessine, avec pour leitmotiv un sujet récurrent, à savoir le "combat" entre les gros adhérents (Marietton, Bleu Voyages…) devenus indispensables, et les petits.

"Présider une coopérative n’est pas la même chose que diriger une entreprise. Laurent Abitbol mélange les genres et veut imposer ses choix, avec une gestion entrepreneuriale qui ne correspond pas à notre ADN. La coopérative est en danger. Il faut réinstaurer un débat au sein de Selectour", témoigne un adhérent. 

En réponse, Jean-Marie Seveno (président du GIE Asha qui négocie les accords avec les compagnies aériennes pour le compte de Selectour et Havas Voyages) et Alain-Philippe Jomeau ont été envoyés au "front" pour rencontrer la presse professionnelle, ce matin.

Tous les deux administrateurs sortants, ils sont candidats à leur réélection. Le premier (dont les agences Envol Voyages ont été rachetées il y a quelques années par Laurent Abitbol) est à l’origine du projet "new coop",  le second (adhérent à Villeneuve d’Ascq) en est le rapporteur.

Une augmentation de capital réservée aux adhérents

"Le conseil d’administration a donné son accord le 9 mai pour avancer sur le projet de new coop, mais il ne sera pas présenté lors de l’assemblée générale du 22 juin. Pour l’heure, rien n’est décidé. Il va falloir le présenter aux 12 délégations régionales, en débattre avec les adhérents, avant de le finaliser et de le voter en assemblée générale extraordinaire en novembre", a tenté de rassurer Alain-Philippe Jomeau. 

Et de rappeler que l’augmentation du capital sera exclusivement réservée aux adhérents Selectour, qui pourront obtenir à terme 65% du capital de Selectour Entreprise ; la coopérative ne pouvant voir quant à elle sa participation passer sous la barre des 35% selon la réglementation française en vigueur. 

"Il n’est pas question d’y faire entrer des investisseurs extérieurs", assure Jean-Marie Seveno. Reste à savoir qui aura les moyens de souscrire à cette augmentation de capital. Certains y voient l’occasion pour les plus gros adhérents Selectour de renforcer leur poids, et un début de transformation de la coopérative en société commerciale.

"Le curseur n’est pas fixé mais un adhérent  ne pourra en aucun cas être majoritaire", complète Jean-Marie Seveno.

Emirates prend position

Laurent Abitbol a fait de ce projet un point central de sa future politique. "Il est le meilleur véhicule pour faire passer cette réforme nécessaire pour adapter Selectour à notre époque", estime Jean-Marie Seveno.

Au point que l’actuel président met dans la balance la possibilité de quitter le réseau (avec ses 100 points de vente) s’il n’était pas réélu le 22 juin.

Etrangement, Laurent Abitbol a reçu hier le soutien de la compagnie Emirates. "Emirates tient à déclarer que la politique de pilotage des ventes, mise en place par Selectour, sous la présidence de Laurent Abitbol, et sous la houlette de ce dernier, a apporté une valeur déterminante au partenariat qui lie les deux parties. Emirates n’aurait jamais accepté les conditions d’un tel contrat de partenariat sans cette forte impulsion commerciale.  Tout changement de politique commerciale de Selectour pouvant découler, entre autre, d’un nouveau changement de gouvernance, impliquerait à minima de la part d’Emirates une possible révision des clauses du contrat, voire un retrait pur et simple le cas échéant", a fait savoir la compagnie dans un communiqué de presse.  

Cette communication aurait-elle été téléguidée par la présidence ? Toujours est-il qu’au sein de Selectour, on reconnaît à mi-mot que la prise de position d’Emirates est pour le moins inopportune !

Thierry Beaurepère

   

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