Plate-forme de mise en relation entre voyageurs et TO auxquels elle apporte trafic et outils technologiques, la start-up espère séduire 1 000 micro-entrepreneurs d’ici à trois ans.
Quand ils se sont lancés en 2015, les deux jeunes fondateurs de Prochaine Escale, Thomas Faizant et Renaud Moulas, ciblaient les voyagistes "installés". Leur jeune pousse se présentait comme une plate-forme de mise en relation entre voyageurs et TO spécialistes du sur-mesure. Une activité donc d’apporteur d’affaires pour laquelle ils demandaient une commission de 10% aux producteurs.
Deux plus tard, Prochaine Escale a légèrement changé de braquet. Certes, la start-up aurait fédéré une cinquantaine de voyagistes, dont certains avec "lesquels nous travaillons très bien à l’instar d'Austral Lagons ou de Turquoise TO", remarque Thomas Faisant, "mais les producteurs ne sont en fait pas organisés pour gérer en direct les ventes que nous pouvons leur apporter", considère-t-il.
Un apporteur d’affaires et de technologie
La plate-forme, autofinancée et qui emploie 8 salariés dont 4 développeurs, a donc élargi son recrutement et se présente aujourd’hui davantage comme un facilitateur pour tous les indépendants qui veulent créer leur activité de micro-voyagistes.
"Nous leur apportons un flux régulier de prospects qualifiés qui correspondent à leurs savoir-faire mais surtout des outils pour leur permettre de se structurer", soit un CRM de vente, des tableaux de suivi des principaux indicateurs de performance et très prochainement un éditeur de devis.
"L’auto-entreprenariat est la grande tendance du moment. Il y a de la demande dans le voyage mais on se sent seul lorsqu’on se lance ainsi. Nous apportons à ces nouveaux indépendants notre expertise du web, nos investissements en référencements et mots-clés et une boite à outils contre une commission de 10% sur chaque voyage vendu", détaille Thomas Faizant.
Des partenaires immatriculés
Prochaine Escale référence ainsi déjà 100 partenaires agents de voyages/producteurs et se fixe l’objectif ambitieux d’en séduire 1 000 d’ici 2020. Aucun droit d’entrée n’est requis mais une sélection "rigoureuse" est opérée pour couvrir toutes les destinations et thématiques. Parmi les critères non négociables, l’immatriculation auprès d’Atout France est exigée.
"Nous ne sommes pas dans le recrutement de simples ambassadeurs comme Marco Vasco par exemple. En revanche, nous pensons que cela va faire naître des vocations chez certains, pour une activité à temps complet ou de complément", estime-t-il. En grandissant, le réseau prendra du poids "et on pourra négocier avec les compagnies et prestataires terrestres", anticipe Thomas Faizant.
Après des débuts un peu polémiques en 2015 autour de la notion d’apporteur d’affaires, Prochaine Escale s’est elle-même immatriculée. "C’est plus clair ainsi, bien que nous n’encaissions pas les voyages". La société espère réaliser un volume d’affaires de 3M€ de voyages facturés en 2017 (soit 300 000€ de commissions encaissées), ce qui représenterait le double de son année de lancement. 700 000€ sont déjà réalisés.
S’affranchir du bouche à oreille
Anne-Sophie Lion, médaille d'or de l'office du tourisme des USA et fondatrice de l'agence Rêves d'Ailleurs Voyages, a rejoint le réseau en septembre 2016. En moins de 4 mois, Prochaine Escale lui aurait permis de générer un volume d'affaires de 85 000 euros. "Je me suis ainsi émancipée du simple bouche à oreille et envisage un recrutement", explique-t-elle.
"D’ici à 3 ans, nous visons 40 millions de volume d’affaires avec l’ambition d’offrir à tous les indépendants travaillant avec nous la puissance technologique d’un Voyageurs du Monde", assure Thomas Faizant. Un projet très ambitieux !
Pascale Filliâtre