Paris et Pékin vont pouvoir augmenter confortablement le trafic de leurs compagnies aériennes en portant d’ici à 2020 de 50 à 126 les fréquences hebdomadaires par pavillon.
L’accord signé le 31 mars dernier entre la France et la Chine actualisant le cadre de leurs relations aériennes va changer le rythme des dessertes entre les deux pas. Les droits de trafic aérien entre les deux pays vont plus que doubler, en portant progressivement de 50 à 126 les fréquences hebdomadaires par pavillon d’ici à 2020. Il permet aux compagnies aériennes chinoises de poursuivre leur développement en France, y compris en province. Aussi l’Union des aéroports français (UAF) parle-t-elle d’un "bond en avant" pour la connectivité de la France.
Depuis décembre 2015, le pavillon chinois était en effet au maximum des fréquences autorisées par le précédent accord datant de 2011, soit 50 fréquences. Or, l’attrait de la France pour les compagnies chinoises est réel. Lors des deux années précédant le gel des droits de trafic en 2015, ce sont 18 fréquences qui avaient été ouvertes sur Paris par ces compagnies. L’UAF se réjouit que ce nouvel accord mette l’accent aussi bien sur le développement de liaisons entre les grandes villes de province chinoises et Paris qu’entre les principales villes chinoises et les régions françaises.
+ 76 fréquences hebdomaires par pavillon
Selon la Direction Générale de l’Aviation Civile qui a négocié cet accord avec le Quai d’Orsay, l’enveloppe de 76 fréquences supplémentaires par pavillon est répartie de la manière suivante :
- sur les routes entre Paris et des points en Chine autres que Pékin, Shanghai et Canton : 10 fréquences supplémentaires à compter du 31 mars 2017, 10 autres à compter du 1er janvier 2018 et onze autres à compter du 1er janvier 2020
- sur les routes entre tous points en France (sauf Paris) et tous points en Chine : 10 fréquences supplémentaires à compter du 31 mars 2017, 10 autres à compter du 1er janvier 2018 et 15 autres à compter du 1er janvier 2020.
- sur les routes entre Paris et Pékin ou Shanghai ou Canton : 10 fréquences supplémentaires à compter du 1er janvier 2020.
A l’annonce des résultats des négociations, Jean-Michel VERNHES, Président de l’UAF, a déclaré : "Les pouvoirs publics français ont pleinement reconnu, à l’occasion de ces négociations, l’importance de la connectivité aérienne dans le développement économique et social de nos territoires. C’est un bond en avant pour la connectivité de la France qui accuse un réel retard face à ses principaux concurrents européens. Il est désormais urgent que la commission européenne conclue au plus tôt les négociations des droits de trafic entre l’Union européenne d’une part, la Turquie, le Qatar, Les Emirats Arabes Unis et l’ASEAN d’autre part. Il en va du dynamisme économique de notre pays".
De l’espoir pour les compagnies aériennes françaises
Parallèlement, les compagnies françaises pourront également avancer en Chine. Si Air France reste seule à desservir ce pays, d’autres sont sur les rangs. XL Airways l’envisage comme nous l’avait récemment laissé entendre son PDG Laurent Magnin. Aigle Azur, contrôlée par HNA, un actionnaire chinois, a aussi des projets. Par ailleurs, Air France aurait obtenu de pouvoir demander de passer à l’aéroport de Pékin du terminal 2 au terminal 3 qui peut accueillir l’A380 comme c’est déjà le cas à Shanghai. Reste un obstacle à franchir, celui des droits de survol de la Russie qui, dans le contexte actuel, seront difficiles à négocier pour les transporteurs français. Emprunter la route des Indes n’est pas envisageable compte-tenu de l’allongement de la distance et du temps de voyage. Notons que le survol de la Russie, outre le feu vert diplomatique, passe par une redevance de l’ordre de dix mille dollars par vol.
Enfin, la délivrance des visas aux touristes chinois devra changer de rythme. Le délai demandé par le consulat français à Pékin peut atteindre un mois. Pas vraiment attirant pour remplir les avions.
T.V.