
A Rome, on cherche l’issue impossible pour éviter la faillite de la compagnie nationale alors qu'un appel à la grève est lancé pour le 5 avril.
Bien que contrôlée à 49% par Etihad depuis trois ans, Alitalia enregistre des pertes chiffrées à plus d’un million d’euros par jour. Aussi un nouveau plan de sauvetage vient-il d’être présenté en conseil d’administration.
Il est ambitieux avec un milliard d’euros d’économies à réaliser en trois ans alors que le chiffre d’affaires est à peine trois fois plus élevé avec 2,9 milliards d’euros. Reste à voir ce qu’en feront les politiques car le plan prévoit l’arrêt de vingt appareils moyen-courrier. En termes d’emplois, selon les syndicats, cela correspondrait à 2 000 à 3 000 suppressions.Un appel à la grève est lancé pour le 5 avril.
Des diminutions de 30% des salaires pourraient également être prévues. Le financement du plan par les actionnaires (Etihad et les banques essentiellement) est soumis à l'acceptation par les syndicats d'un nouvel accord collectif de travail et de mesures relatives au personnel.
Mise en place d'options payantes
Les économies d'un milliard d'euros en trois ans seront réalisées via la renégociation des contrats avec des sous-traitants mais aussi grâce à la mise en place d'options payantes sur le moyen-courrier comme le choix des sièges, de l'enregistrement des bagages en soute, l'embarquement prioritaire ou la vente à bord des boissons, etc.
La croissance reposera alors uniquement sur le long-courrier "vers les Amériques". Mais, dans la mesure où la compagnie italienne fait partie de la "co-entreprise" transatlantique aux côtés d'Air France-KLM et Delta, tout développement sur l'Atlantique nord doit avoir le feu vert des autres partenaires.
Pour mener ces changements, le conseil d'administration a décidé que Luigi Gubitosi, un ancien dirigeant de la télévision publique Rai et de l'opérateur télécom Wind, deviendrait président exécutif de la compagnie. Il remplacera Luca Cordero di Montezemolo, qui avait exprimé le désir de quitter son poste.
Mais les banques qui souhaitaient le remplacement de Cramer Ball, l’homme d’Etihad, ont obtenu un compromis avec la nomination de Luigi Gubitosi aux fonctions élargies par rapport à Luca Cordero di Montezemolo.
T.V.