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Croisière

La croisière boit la tasse


Publié le : 15.03.2017 I Dernière Mise à jour : 15.03.2017
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I Crédit photo Erminio Eschena et Cédric Rivoire-Perrochat, président et directeur général de Clia France, ce matin à Paris. ©TB

Le marché français a reculé de 6,2% l’an dernier, pénalisé par une conjoncture incertaine et par une diminution des capacités.

Après des années de croissance ininterrompue, le marché français de la croisière a connu sa première avarie. L’an dernier, 574 000 Français ont pris la mer, soit un recul de 6,2% par rapport à 2015 selon les chiffres de Clia (Cruise lines international association) dévoilés ce matin. 

"La baisse de capacité dédiée au marché français a eu un impact plus important que prévu, alliée à une conjoncture géopolitique et économique incertaine qui ont pénalisé les réservations sur le printemps 2016", considère Cédric Rivoire-Perrochat, directeur général de Clia France.

Dans le détail, les Français continuent à plébisciter les croisières en Méditerranée qui s’arrogent 59% du marché, devant les Caraïbes (20%) et l’Europe du nord (10%).  A noter les performances des îles de l’Atlantique (Canaries, Madère) qui séduisent 3% des croisiéristes, et l’émergence de nouvelles destinations, notamment l’Inde et les pays du Golfe (2%).  

Ce recul français s’inscrit à contre courant du marché européen. Avec 6,67 millions de passagers enregistrés en 2016 (hors croisières fluviales), il a encore progressé de 3,4%, tiré notamment par l’Allemagne qui franchit pour la première fois le cap des 2 millions de croisiéristes (+11,3%) et par le Royaume-Uni et l’Irlande (1,89 million de passagers, +5,6%).

Troisième marché européen, l’Italie enregistre à contrario une troisième année dans le rouge (751 000 passagers, -7,1%). Enfin, cinquième marché européen derrière la France, l’Espagne consolide la tendance à la reprise constatée l’an dernier, avec une hausse de 4,2% (486 000 croisiéristes).

"J’aime la croisière" du 20 au 27 mars

Malgré ces résultats français 2016 décevants, Erminio Eschena, président de Clia France, préfère y voir "une halte plutôt qu’un recul" et rappelle que sur les cinq dernières années, la France affiche la seconde plus forte croissance européenne derrière l’Allemagne, avec une progression annuelle moyenne de 5,7%.

Sans oublier de rappeler que le taux de pénétration du marché français de la croisière reste très faible. Seulement 0,9% des Français ont effectué une croisière l’an dernier, quand ce taux dépasse les 2% au Royaume-Uni et atteint 3,4% aux Etats-Unis.  

L’année 2017 s’annonce encore incertaine. "En croisière, l’offre tire la demande", rappelle Erminio Eschena, qui se félicite de la mise en service de 13 paquebots maritimes dans le monde cette année, dont le MSC Meraviglia qui sera inauguré au Havre le 3 juin puis naviguera en Méditerranée au départ de Marseille.

Pas sûr toutefois que cela suffise à compenser l’arrêt des activités de Croisières de France, remplacé par la marque Pullmantur Croisières. Nul ne sait comment se répartiront les 100 000 passagers annuels de l’ex compagnie.

Pour relancer la machine, Clia compte notamment sur son opération de promotion  "J’aime la croisière" qui se déroulera du 20 au 27 mars. Outre un plan media de 400 000 € brut (avant négociation), les agences de voyages participantes pourront mettre en avant les offres exceptionnelles consenties par les 13 compagnies.  

Thierry Beaurepère

 

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